(Bobigny) Deux hommes ont été condamnés mercredi à Bobigny, en banlieue parisienne, à 12 et 18 mois de prison ferme pour le vol de pièces de la collection Balmain avant la Fashion Week de septembre 2023.

Âgés de 23 et 25 ans, ils étaient jugés en comparution immédiate – procédure simplifiée qui permet de juger rapidement l’auteur présumé d’infractions – devant le tribunal correctionnel de Bobigny, aux côtés d’un jeune homme de 24 ans relaxé de complicité de vol.

Trois autres hommes, qui devaient également être jugés mercredi, ont bénéficié d’un renvoi à la demande de leurs avocats et seront jugés le 13 mars.

Mi-septembre, une camionnette transportant notamment des pièces de la nouvelle collection du styliste vedette Olivier Rousteing avait été attaquée entre l’aéroport de Roissy et le siège de la maison de luxe à Paris par des personnes armées qui avaient pris la fuite.

À la suite de cette affaire inédite dans le milieu de la mode, l’équipe de Balmain avait travaillé « jour et nuit » pour refaire les pièces perdues.

Le défilé, exubérant et fleuri, avait pu se tenir comme prévu 11 jours plus tard au théâtre de Chaillot avec vue sur la tour Eiffel.

Le préjudice matériel est évalué à 595 162 euros (875 900 dollars canadiens) par Balmain, prenant en compte la valeur marchande, le coût de refabrication et surtout la perte de chiffre d’affaires comparé aux saisons précédentes. À cela s’ajoutent quelque 50 000 euros (près de 73 600 dollars canadiens) de préjudice moral.

« Au moment du défilé, il y a tous les acheteurs du monde entier qui se font une idée de la collection quand ils la voient », a expliqué à l’AFP François Bizet, avocat de Balmain. « Les conséquences d’actes de ce type-là sont énormes », insiste-t-il.

Les prévenus avaient été interpellés mi-janvier, après quatre mois d’enquête de la police judiciaire de Seine–Saint-Denis. Parmi les hommes renvoyés figure un ancien employé de la société de livraison sous-traitante de DHL.

Lors de l’audience de trois heures, les prévenus ont fermement nié avoir été impliqués dans le braquage.

Quid de son ADN retrouvé dans la voiture volée ? « Peut-être que j’étais dedans, je ne me rappelle pas », lance-t-il.

Le deuxième prévenu a reconnu avoir volé la berline en échange de vêtements de luxe. Des pièces du défilé ont été retrouvées chez lui.

Leurs condamnations à respectivement trois ans dont 18 mois de sursis probatoire, et trois ans dont deux ans de sursis probatoire, sont bien en deçà des réquisitions.

La procureure avait demandé six et cinq ans de prison avec maintien en détention à leur encontre.