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Le crochet coloré de Mamé

L’histoire a commencé par une couverture « granny square » tricotée pendant le confinement et est devenue celle d’une nouvelle marque de mode qui revisite l’esthétique du crochet. Lancée par deux Montréalaises dans la vingtaine, Mamé présente la deuxième collection de sa courte existence en rendant un hommage aux personnes âgées.

« Avec la pandémie, on ne voit plus les personnes âgées dans la rue. C’est tellement difficile pour elles. Nous, on n’a pas vu nos grands-parents depuis des mois », affirme Mélanie Loubert, qui a fondé Mamé l’été dernier avec sa colocataire d’alors, Magalie Billardon. En faisant appel à des personnes âgées qui ne sont pas des mannequins professionnels ni des personnalités publiques (à l’exception de la comédienne Louise Turcot), elles ont voulu mettre en valeur la vieillesse et faire un clin d’œil à leurs grands-mères qu’elles ont vues tricoter pendant leur enfance. Si certains ont été réticents au départ à afficher les créations très colorées de Mamé, tous se sont laissé prendre au jeu.

Nouvellement bachelières, l’une en journalisme et l’autre en cinéma, Mélanie et Magalie ont appris le crochet avec des tutoriels sur YouTube pour occuper leurs 10 doigts lors du premier confinement. Peu à peu, elles se sont mises à vendre leurs créations dans leur entourage et à concevoir leurs propres patrons.

On veut allier les vêtements qu’on porte à cette technique qui est ancestrale. Ce qui nous a marquées quand on a commencé à faire du crochet, c’est que c’est tout le temps moche, vieillot avec de gros motifs, on ne se sent pas du tout rejointes par ça.

Mélanie Loubert

Leurs sources d’inspiration sont multiples. « Je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, je m’inspire de tout ce que je vois, les défilés de haute couture, les tendances », souligne Magalie, qui agit à titre de directrice artistique.

Pour cette collection printemps-été, elles ont imaginé des pièces colorées : chapeau de style bucket, foulard de tête, pantalon inspiré d’un classique des années 1960, corset, camisole, chandail et chemise. Pièce la plus complexe de la collection, la chemise nécessite 35 heures de travail, une information qui est divulguée sur la boutique en ligne pour chacun des morceaux. « C’est une façon pour nous d’expliquer aux gens les prix de nos produits [actuellement entre 65 $ et 710 $], dit Mélanie. Trente-cinq heures pour la chemise, c’est une semaine de travail. C’est beaucoup de temps même si on est très rapides. »

Les morceaux, en coton biologique, sont réalisés sur commande, et ce, sans limite de taille. Les créations de Mamé sont également non genrées : sur la boutique en ligne, on ne retrouve donc pas cette traditionnelle distinction entre les hommes et les femmes. « C’est vrai que le corset, c’est plus traditionnellement pour les femmes, mais si tu es un gars que tu veux l’acheter : vas-y ! lance Mélanie. Je ne suis pas en train de te dire : "Ceci est pour les femmes et tu es bizarre de magasiner dans la section femmes." »

Mamé prévoit lancer deux collections par année. Le rêve des deux créatrices ? Confectionner une robe de gala en crochet.

Consultez le site de Mamé

  • La marque montréalaise de manteaux véganes Noize propose désormais des vêtements de détente pour hommes et femmes.

    PHOTO SACHA Y COHEN, FOURNIE PAR NOIZE

    La marque montréalaise de manteaux véganes Noize propose désormais des vêtements de détente pour hommes et femmes.

  • La collection comprend des débardeurs, des shorts cyclistes, des leggings, des pantalons de détente et divers modèles de chandails en molleton.

    PHOTO FOURNIE PAR NOIZE

    La collection comprend des débardeurs, des shorts cyclistes, des leggings, des pantalons de détente et divers modèles de chandails en molleton.

  • Débardeur Tracy en coton biologique (50 $) et legging Camila en coton biologique et spandex (70 $)

    PHOTO FOURNIE PAR NOIZE

    Débardeur Tracy en coton biologique (50 $) et legging Camila en coton biologique et spandex (70 $)

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Nouveauté

Noize lance une collection de vêtements de sport et de détente

Vêtements de sport et de détente font leur entrée chez Noize, une marque montréalaise connue pour ses manteaux véganes. Les morceaux de cette première collection, pour femmes et pour hommes, sont presque entièrement composés de coton biologique certifié GOTS et de tissu synthétique fait à partir de bouteilles de plastique recyclées (certains shorts et pantalons contiennent un faible pourcentage d’élasthanne). On trouve des débardeurs, des shorts cyclistes, des leggings à taille haute, des pantalons de détente et divers modèles de chandails en molleton, dans des tailles allant de très petit à très grand.

Consultez le site de Noize

PHOTO SABRINA ASSERAF, FOURNIE PAR LOLA JEANS

La collection printemps-été de Lola Jeans est presque entièrement composée de ce que l’entreprise appelle du « denim durable », soit un tissu composé à 80 % de fibres de coton recyclé et 18 % de Tencel, mélange de chutes de coton et de pulpe de bois.

Environnement

Lola Jeans en quête d’un denim plus durable

Consciente de l’impact néfaste du denim sur l’environnement, la marque québécoise Lola Jeans emprunte le chemin de la durabilité. Cette quête, entamée avant la pandémie, a été officialisée récemment avec le lancement d’une collection principalement composée de ce que l’entreprise appelle du « denim durable », soit un tissu composé à 80 % de fibres de coton recyclé et 18 % de Tencel, mélange de chutes de coton et de pulpe de bois. Les 2 % restants sont faits de Lycra ou élasthanne, une fibre synthétique pétrosourcée qui est toutefois nécessaire à l’élasticité des jeans, explique David Abissidan, président de Lola Jeans.

Pour mener ce virage, l’entreprise a déplacé 75 % de sa production de la Chine au Mexique, chez Global Denim. « Les vestes en jeans et les jeans de couleurs sont encore faits en Chine, précise-t-il. Mais, saison après saison, on transfère de plus en plus d’articles. » Il ajoute que l’usine du Mexique ne possède pour l’instant pas la technologie pour produire des jeans de couleurs de manière plus écologique.

De la culture du coton au délavage final, une seule paire de jeans traditionnelle nécessite environ 7500 gallons d’eau. L’utilisation de fibre recyclée ainsi que le recours à l’ozone et à la nébulisation pour le lavage du denim ont permis de réduire de 80 % la quantité d’eau nécessaire et celle-ci est par ailleurs entièrement réutilisée. La finition au laser permet aussi de réduire l’utilisation des produits chimiques.

Fait intéressant, les jeans de Lola Jeans ne se détaillent qu’entre 90 $ et 95 $, soit une augmentation d’environ 12 % par rapport à ceux d’avant. « En général dans l’industrie, tous les produits qui sont faits de manière écologique ou éthique sont beaucoup plus chers, surtout dans le denim, observe David Abissidan. Les jeans durables ont un prix de détail d’environ 200 $. Dans notre cas, le processus est le même, on utilise des matières de haute qualité. C’est juste que nos marges sont plus petites. »

L’entrepreneur admet avoir peu réfléchi à l’impact environnemental de ses produits lors du démarrage de Lola Jeans en 2006. « Je courais partout avec un sac rempli d’échantillons, essayant de suivre mes rêves et de créer une marque de mode à partir de zéro. Je n’étais probablement pas le seul à penser de cette façon. Je pense que nous avons tous passé trop de temps à ignorer (ou à essayer d’ignorer) à quel point notre industrie est polluante. »

Consultez le site de Lola Jeans

  • Ce chandail à motif de damier pour adultes (200 $) a été fabriqué à partir de chutes des designers Odeyalo et MAS Montreal.

    PHOTO FOURNIE PAR RÉCRÉ

    Ce chandail à motif de damier pour adultes (200 $) a été fabriqué à partir de chutes des designers Odeyalo et MAS Montreal.

  • Récré fabrique également des sacs fourre-tout réversibles (65 $).

    PHOTO FOURNIE PAR RÉCRÉ

    Récré fabrique également des sacs fourre-tout réversibles (65 $).

  • Sac fourre-tout damier noir et blanc réversible (85 $)

    PHOTO FOURNIE PAR RÉCRÉ

    Sac fourre-tout damier noir et blanc réversible (85 $)

  • La marque propose aussi une sélection de chandails pour les enfants.

    PHOTO FOURNIE PAR RÉCRÉ

    La marque propose aussi une sélection de chandails pour les enfants.

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Zéro déchet

Récré désormais pour tous

Les créations vestimentaires ludiques de Pénélope et Chloë ne sont désormais plus réservées aux enfants. Récré, un projet lancé par ces deux artistes montréalaises en 2019 pour revaloriser leurs œuvres textiles, devient officiellement un « laboratoire ludique zéro déchet ». Cette marque de vêtements et accessoires écoresponsables est nourrie par les poubelles de designers montréalais tels qu’Odeyalo, MAS Montréal, Betina Lou, Veri et Esser. À partir de retailles, Pénélope Bourgeois et Chloë Baril-Chassé conçoivent des chandails pour adultes et pour enfants, des sacs fourre-tout, des accessoires pour le pique-nique et des objets décoratifs. Beaucoup de pièces sont uniques et toutes sont fabriquées à Montréal.

Consultez le site de Récré