Si la mort de Karl Tremblay nous a appris une chose, c’est bien qu’il était aimé de tous, des grands… et des moins grands. Comment en parler à son enfant, fan des Cowboys Fringants ? Voici quelques pistes si vous êtes un parent avec – vous aussi – une boule dans la gorge.

J’en parle à mon enfant ou pas ?

C’est mieux, répond d’emblée la Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. De toute façon, il en aura probablement entendu parler à la télévision ou dans la cour d’école. « On ne peut pas protéger les enfants de tout. Il faut plutôt les accompagner dans l’adversité », résume-t-elle. Et, surtout, se préparer à leurs questions. Par exemple, un enfant pourrait s’inquiéter que ses parents partagent le même sort que son chanteur préféré, surtout s’ils ont le même âge que Karl Tremblay. Si c’est le cas, on le rassure en lui disant qu’on est en bonne santé, que tomber malade n’est pas une garantie de mourir. Aux tout-petits, il est possible d’expliquer que la personne défunte était malade, que ses organes ont cessé de fonctionner et qu’elle ne souffre plus aujourd’hui. Surtout, on évite de lui dire que la mort est un sommeil dont on ne se réveille pas… « L’enfant va avoir peur de dormir ! », met en garde la Dre Grou.

Je peux pleurer devant mon enfant ?

Il devait y avoir beaucoup de parents avec le trémolo dans la voix lorsqu’ils ont annoncé la mort de Karl Tremblay à leurs enfants. Et c’est tout à fait correct. « Il ne faut pas se priver de verser une larme quand on est ému », souligne la psychologue. En affichant sa peine devant son enfant, on lui montre que c’est normal. On lui donne le droit d’être triste, lui aussi. Cela dit, le parent doit aussi être capable de contrôler sa peine. « Il ne faut pas que le parent soit déconfiguré au point que l’enfant doit le protéger », précise-t-elle. Faites-vous confiance : vous êtes la personne la mieux placée pour rassurer votre enfant.

Comment remonter le moral de mon enfant (et le mien) ?

Tout le monde réagit de façon différente au deuil. Vous aurez peut-être envie d’écouter en boucle Les étoiles filantes ou Sur mon épaule. De vous remémorer en famille vos souvenirs de concerts préférés. Ou alors de vous changer les idées. L’essentiel, c’est d’expliquer à votre enfant que la musique est éternelle. Que l’héritage de Karl Tremblay lui survivra. « Là, c’est Karl Tremblay, mais un jour ce sera grand-papa, grand-maman, un oncle, un ami. Il faut être capable de montrer à son enfant comment avoir de la peine et surtout qu’on peut la consoler », conclut la Dre Grou.