Les grèves dans le secteur de l’éducation l’automne dernier ont obligé certains parents à puiser dans leur banque de vacances. Vous faites partie du lot et vous devrez travailler pendant la semaine de relâche ? De jeunes gardiennes et gardiens sont prêts à s’occuper de vos petits.

Julianne Asselin, 13 ans, aime s’amuser avec les enfants. « Je m’entends toujours bien avec eux », affirme l’élève de deuxième secondaire.

« Créer des connexions avec des gens, même s’ils n’ont pas notre âge, c’est le fun », poursuit l’adolescente qui habite sur la Rive-Sud de Montréal.

C’est la belle relation qu’elle entretient avec sa petite sœur qui lui a donné envie de commencer à garder des enfants les soirs et les week-ends.

Une source de motivation similaire anime Julie-Anne St-Georges, 11 ans. « J’adore les enfants. J’ai un petit frère de 6 ans et un bébé cousin. Quand je le vois, j’aime vraiment ça. J’avais le goût de pouvoir m’amuser avec d’autres enfants », indique la jeune fille, qui a commencé à garder il y a quelques mois.

PHOTO FOURNIE PAR MARIE-MAI VALOIS ADAMOWICZ

Julie-Anne St-Georges et son cousin

Pendant la semaine de relâche, toutes les deux espèrent pouvoir rendre service à des familles tout en gagnant un peu d’argent de poche.

Recherche et références

Elles ne sont pas les seules. À l’approche du congé scolaire, les annonces d’adolescents et d’adolescentes offrant de faire du gardiennage lors de cette période se multiplient sur les groupes Facebook consacrés à la garde d’enfants.

Le meilleur moyen pour trouver une personne pour s’occuper de ses gamins demeure cependant le bouche-à-oreille, soutient Marie-Ève Bousquet, présidente-fondatrice de MEB Formations, qui, en tant que partenaire de la Croix-Rouge, donne le cours Gardiens avertis, destiné aux 11 ans et plus.

La meilleure façon, c’est vraiment de fonctionner avec des références dans le voisinage. C’est souvent plus facile. Quand la (ou le) jeune habite tout près de la maison, on n’a pas besoin d’aller la chercher avant, d’aller la reconduire après. Habituellement, on va connaître ses parents aussi. C’est donc plus facile de vérifier ses références.

Marie-Ève Bousquet, présidente-fondatrice de MEB Formations

Car, une fois qu’on a trouvé une gardienne – ce sont encore majoritairement des adolescentes qui effectuent ce travail, confirme Marie-Ève Bousquet –, on devrait appeler d’autres familles qui ont eu recours à ses services pour savoir s’ils ont été satisfaits.

Organiser une rencontre entre l’adolescente, les enfants et les parents quelques jours avant le premier moment de garde est également une pratique recommandée. Cela permet à tous d’apprendre à se connaître, souligne Marie-Ève Bousquet.

« La première fois, ce n’est pas une bonne idée de faire garder plusieurs heures. L’idéal, c’est de commencer graduellement […] et de ne pas être très loin pour s’assurer que tout va bien et que nos enfants aiment la personnalité de la gardienne », recommande la présidente-fondatrice de MEB Formations.

Un cours important

Même s’il n’est pas obligatoire de suivre le cours Gardiens avertis pour s’occuper d’enfants, plus de trois parents sur quatre trouvent important que la personne qu’ils embauchent ait suivi la formation, a révélé en 2020 un sondage mené par le Carrefour jeunesse-emploi de Portneuf.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Julianne Asselin a suivi la formation Gardiens avertis.

Ça enlève un peu d’inquiétude aux parents lorsqu’ils savent que tu as ton cours.

Julianne Asselin, 13 ans

Grâce à cette formation axée en grande partie sur les premiers soins, elle sait dorénavant quoi faire si un bébé s’étouffe ou si un enfant se cogne la tête, donne-t-elle en exemple. « Ça aide à garder son sang-froid », résume l’adolescente.

Question salariale

Qui dit travail dit aussi salaire. En 2024, combien gagne une gardienne d’enfants ? « C’est difficile de répondre parce que ça dépend de plein de facteurs », fait valoir Marie-Ève Bousquet.

La situation financière des parents, le nombre d’enfants, leur tempérament, les tâches demandées, les soins à prodiguer et l’expérience de la gardienne sont autant d’éléments qui peuvent influencer le taux horaire.

Ce dernier est toutefois généralement en dessous du salaire minimum, qui est de 15,25 $ au Québec. Les gardiennes interviewées par La Presse ont mentionné recevoir de 8 à 12 $ l’heure.

Puisque le salaire varie d’une région à l’autre, Marie-Ève Bousquet conseille de questionner les parents du quartier pour avoir l’heure juste. Elle estime toutefois qu’il se situe la plupart du temps autour de 10 $ de l’heure.

Seul à la maison

En plus de Gardiens avertis, la Croix-Rouge a mis sur pied, il y a un peu moins de 10 ans, le cours Prêts à rester seuls. Ce dernier est de plus en plus populaire, remarque Marie-Ève Bousquet.

Destiné aux enfants de 9 à 13 ans, il présente notamment les premiers soins de base et les bonnes pratiques à adopter lors de situations imprévues, comme la visite d’étrangers.

Bien que le Conseil canadien de la sécurité ne recommande pas de laisser un jeune de moins de 10 ans seul, au Québec, il n’y a aucune loi sur l’âge requis. « C’est toujours selon l’évaluation du parent et la maturité de l’enfant », indique Marie-Ève Bousquet. Elle croit toutefois que le cours peut aider les jeunes à se sentir plus en confiance s’ils sont appelés à passer un court moment seul.

Consultez le site de la Croix-Rouge