Derrière le bâti, il y a toujours des femmes et des hommes. Ceux qui érigent des idées et jonglent avec formes et matériaux ont été récompensés, jeudi soir, dans le cadre des Prix d’excellence en architecture de 2021. Pas moins de 11 distinctions ont été décernées par l’Ordre des architectes du Québec (OAQ), au cours d’un gala virtuel qui a récompensé des réalisations, elles, bien tangibles.
Le rideau se lève… et le Grand Théâtre de Québec entre en scène, sous les applaudissements du jury et du public : cette année, le Grand Prix d’excellence a été remis aux firmes Lemay et Atelier 21 pour leur projet de réfection de l’enveloppe de cet établissement de la capitale provinciale. Inauguré en 1971 selon la vision de Victor Prus, le théâtre vient de bénéficier d’une vaste cure de jouvence, qui s’est concrétisée par l’ajout d’un écrin de verre transparent, permettant sa préservation et celle de la murale du sculpteur Jordi Bonet. Le projet a également remporté le Prix du public.
Du côté du bâti résidentiel, les Habitations Saint-Michel Nord, La Doyenne, tous deux à Montréal, hinterhouse, à La Conception, et Les blocs de bois, près du lac Memphrémagog, ont remporté les honneurs.
Parmi les autres projets lauréats dans diverses catégories peuvent être cités le Pôle culturel de Chambly, le pavillon d’accueil de la base de plein air de Sainte-Foy, Förena Cité thermale à Saint-Bruno-de-Montarville, la patinoire du parc des Saphirs, à Boischatel, le projet LightSpeed et l’Auditorium de Verdun, à Montréal.
En plus des projets collectifs, quatre distinctions individuelles ont été remises au cours du gala. L’architecte Denis Lemieux, qui s’est particulièrement investi au sein de la fonction publique en collaborant à l’élaboration de cadres et de bureaux culturels et architecturaux à l’échelon national et municipal, a notamment remporté la médaille du Mérite.
Bâtir une conversation
« Le Québec produit une architecture d’un très grand niveau, nos architectes en donnent parce qu’ils y croient. On remet des prix à des individus qui ont des pratiques exemplaires, mais qui ne sont pas toujours des pratiques architecturales typiques, qu’on oublie souvent », a confié le président de l’OAQ, Pierre Corriveau, à La Presse.
Il déplore également la maigre place réservée à l’architecture dans les discussions publiques, inversement proportionnelle à l’espace qu’elle occupe dans notre vie quotidienne. « On ne parle pas assez d’architecture au Québec. Il nous manque cette conversation sur la qualité des aménagements, des espaces. On parle de théâtre, de cinéma, mais rarement des lieux où on le vit ; c’est étonnant que l’on discute des films que l’on voit, mais jamais du lieu où on les a vus », conclut-il.
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