Il suffit parfois d’une étincelle pour qu’une passion s’allume et qu’un passe-temps se transforme en vocation. Chaque semaine en août, nous vous présentons l’histoire d’un mordu à l’enthousiasme contagieux.

Jean Rivière consacre des heures et des heures chaque semaine aux jeux de société. Pour le plaisir de se retrouver entre amis, d’échanger et de les découvrir sous un nouvel angle. L’un de ses plaisirs est d’ailleurs de trouver LE jeu qui les fera vibrer.

Après plus de trois décennies d’amour pour les jeux de société, M. Rivière est entouré d’amis aussi passionnés que lui, dont certains travaillent dans l’industrie des jeux. Cela dit, il fréquente aussi des joueurs occasionnels qu’il prend plaisir à guider.

J’adore me casser la tête pour trouver le jeu qui va les accrocher.. Je leur pose des questions et je leur fais essayer des choses pour découvrir ce qui les allume. En même temps, j’apprends à mieux les connaître.

Jean Rivière

L’homme de 50 ans n’a pas toujours été spécialiste dans le domaine. À l’adolescence, au milieu des années 1980, ce sont les jeux de rôles qui l’ont d’abord séduit. « Avec mes amis, on faisait de longues sessions de jeu d’environ 10 ou 12 heures. On pouvait s’investir durant des mois, voire des années, dans certaines campagnes. J’aimais énormément me plonger dans ces univers fantastiques avec eux. »

À l’âge adulte, ses disponibilités ont changé et il a bifurqué vers des jeux plus courts. La transition a commencé avec le jeu de cartes Magic, au tournant des années 1990. « Ça me permettait de faire des parties de 30 minutes en restant dans l’univers médiéval-fantastique. Magic a été le trait d’union vers les jeux de société que j’ai ensuite découverts. »

Son premier coup de cœur : Les Colons de Catane, jeu dans lequel les participants fondent une civilisation en construisant des bâtiments et des routes, en exploitant les ressources et en faisant des échanges avec les autres. « Ce qui me plaît le plus dans tous les jeux, c’est l’occasion d’être entre amis dans un contexte ludique. Je ne suis pas un joueur stratégique qui aime les jeux de confrontation. D’ailleurs, mon entourage me définit comme un spécialiste des jeux, mais ils me battent la plupart du temps, et ils sont très fiers de ça ! »

Peu à peu, sa passion s’est transformée en collection. « J’ai environ 200 jeux qui occupent pas mal de place dans mon sous-sol. Comme j’essaie souvent de trouver chaussure au pied de mes amis, j’achète un peu de tout, mais j’ai un faible pour les jeux stratégiques avec asymétrie, qui permettent plusieurs façons de gagner, comme Scythe et Root. »

Il a même conçu ses propres jeux en compagnie de son amoureuse, une enseignante en histoire et en géographie qui avait l’habitude d’organiser une activité de création de jeux. « Généralement, ça se limitait à des jeux-questionnaires, alors on a réfléchi ensemble pour faire autre chose. On a donc inventé le jeu Entreprise, qui parle de multinationales, de délocalisation et de banque mondiale. Ma blonde fait jouer ses élèves en classe. »

Le duo a également donné naissance au jeu familial Cruises, sur la thématique des croisières. « C’est un jeu de programmation d’actions. Les joueurs marquent des points en fonction des ports visités et des expéditions accomplies. On aimerait le publier un jour, mais pour le moment, on joue entre amis. »

S’il organise au moins une soirée de jeux par mois, Jean Rivière a également plusieurs activités connexes qui l’occupent une dizaine d’heures par semaine, comme l’organisation de la Foire du jeu de Longueuil depuis 2013. « Après avoir découvert les pubs ludiques et d’autres évènements au Québec, c’était la suite logique de ma passion pour les jeux. Je veux faciliter les activités et faire découvrir ma passion à de nouvelles personnes. »

Il prend environ huit semaines par année pour organiser chaque édition destinée aux passionnés de 14 ans et plus. « C’est venu cristalliser mon désir d’avoir du plaisir entre amis autour des jeux de société. »

En raison de la pandémie, l’évènement ne pourra pas avoir lieu cette année. « On a très hâte de pouvoir se rassembler à nouveau dans un contexte ludique, quand la COVID-19 sera derrière nous », laisse-t-il tomber.