Le musée Pointe-à-Callière continue d’innover pour mieux communiquer le passé de Montréal. La nouvelle présentation multimédia Générations MTL, qui remplace à partir d’aujourd’hui le spectacle en place depuis huit ans, s’inscrit résolument dans cette veine et se veut une superbe vitrine d’accueil pour l’institution muséale du Vieux-Montréal.

Réalisé par l’entreprise bouchervilloise TKNL, le nouveau spectacle est projeté sur une mosaïque panoramique de près de 400 m2 constituée de 40 segments d’écrans de formes diverses. Le tout est disposé en porte-à-faux au-dessus des vestiges apparents du cœur historique de Montréal. Pas moins de 22 projecteurs sont utilisés pour créer cet univers dynamique qui fait aussi appel à la transparence de surfaces de tulle pour donner une troisième dimension à l’ensemble.

« On a toujours voulu pimenter le passé par des moyens très contemporains », nous a expliqué la directrice générale du musée, Francine Lelièvre. 

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Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal

« On a toutefois voulu donner une approche humaine au spectacle en le faisant tourner autour de personnages qui revivent l’histoire à travers leurs ancêtres, d’où le titre Générations MTL. »

Les comédiens, qui se présentent comme les descendants des gens qui ont construit Montréal au fil des ans, arrivent en effet à donner une belle émotion à cette réussite technologique de 17 minutes. Les scénaristes en ont aussi profité pour revisiter le contenu de la présentation à la lumière des sensibilités bien de notre temps. « La contribution des femmes à l’histoire de Montréal n’était pas réellement soulignée dans le spectacle précédent, tout comme les questions de santé, a indiqué Mme Lelièvre. La place des Premières Nations a aussi été approfondie et prolongée jusqu’à l’époque contemporaine. »

3 millions : C’est l’investissement qui a été nécessaire au développement de l’installation Générations MTL.

Table rase

Le comité scientifique du musée a mis ses ressources humaines et matérielles à la disposition des créateurs de TKNL, qui ont littéralement fait table rase pour imaginer Générations MTL. « On a eu l’idée de morceler l’espace comme autant de fragments d’histoire, a illustré le producteur Pierre Ménard. C’était aussi une façon de s’approprier un espace oblong assez peu conventionnel. » TKNL a toutefois dû concevoir un logiciel pour s’assurer que les images puissent apparaître d’un écran à l’autre sans distorsion visuelle. Aussi, au-delà de l’impératif de mettre la technologie au service de l’histoire, on a également fait de remarquables efforts de scénographie. « On tenait à ce que le coup d’œil soit beau pour le spectateur dès qu’il entre dans la salle, mais on a aussi voulu utiliser la disposition scénique pour créer un sentiment d’intimité avec les personnages du film », nous a expliqué Émilie Lebeau, productrice déléguée.

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Les visiteurs de l’exposition Bâtisseurs de Montréal peuvent littéralement dialoguer avec trois personnages virtuels.

Les bâtisseurs

Également réalisée par TKNL à l’occasion d’un appel d’offres distinct, la nouvelle exposition permanente Bâtisseurs de Montréal, ouverte graduellement depuis décembre, se veut une belle façon d’approfondir les sujets abordés dans Générations MTL. On retrace l’histoire de la métropole notamment grâce à une ligne du temps interactive qui comprend aussi plusieurs artéfacts.

On a par ailleurs mis en valeur les objets découverts ici à l’époque de la place du Marché, du XVIIe au XIXe siècle, en les associant aux bâtiments dans lesquels on les a trouvés — des fils lumineux permettent de savoir où ils se trouvaient réellement. Les expériences interactives sont évidemment mises de l’avant, notamment grâce à un outil généalogique qui permet de retracer les origines de pas moins de 22 000 patronymes présents à Montréal. Enfin, les visiteurs peuvent littéralement dialoguer avec trois personnages virtuels numérisés et animés à partir du jeu de comédiens filmés en studio. On leur a appris à répondre à pas moins de 600 questions, mais leurs champs d’expertise se concentrent sur les questions à la mode en 1749. Inutile de leur demander quel est leur jeu vidéo préféré.