Quel genre de propriété obtient-on pour 1 million de dollars ? Un rapport dévoilé jeudi par l’agence immobilière Royal LePage confirme la position enviable de Montréal, comparativement aux autres grandes villes canadiennes.

Une moyenne de 3,8 chambres à coucher, 2,4 salles de bains et 2226 pieds carrés de superficie habitable : c’est ce qu’un acheteur de la région du Grand Montréal pouvait espérer obtenir en décembre 2023 avec un budget allant de 950 000 $ à 1 050 000 $. C’est 466 pieds carrés de plus que la moyenne canadienne. Précisons que le Grand Montréal correspond à la région métropolitaine et inclut notamment les villes de Laval, Terrebonne, Longueuil et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Sans surprise, dans l’île de Montréal, les acheteurs doivent réduire leurs ambitions. À la même période, une résidence située sur le territoire de la Ville de Montréal et vendue entre 950 000 $ et 1 050 000 $ comptait en moyenne 4 chambres à coucher, 2,4 salles de bains et 2093 pieds carrés de surface habitable. Ces résultats sont semblables à ceux dévoilés par Royal LePage lors du même exercice réalisé en décembre 2022.

Propriétés en vente dans les grandes villes canadiennes

  • Maison en rangée dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Maison en rangée dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal

  • Maison unifamiliale à Pointe-Claire, dans l’ouest de l’île de Montréal

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Maison unifamiliale à Pointe-Claire, dans l’ouest de l’île de Montréal

  • Appartement en copropriété situé dans le nouveau complexe Bloor Promenade, à Etobicoke (ouest de Toronto)

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Appartement en copropriété situé dans le nouveau complexe Bloor Promenade, à Etobicoke (ouest de Toronto)

  • Appartement en copropriété situé dans l’est de Vancouver, près de Burnaby

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Appartement en copropriété situé dans l’est de Vancouver, près de Burnaby

  • Appartement en copropriété sur deux étages situé au centre-ville d’Ottawa

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Appartement en copropriété sur deux étages situé au centre-ville d’Ottawa

  • Maison unifamiliale située à la limite sud de Calgary

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    Maison unifamiliale située à la limite sud de Calgary

  • Maison unifamiliale située à la limite sud-ouest d’Edmonton

    PHOTO FOURNIE PAR ROYAL LEPAGE

    Maison unifamiliale située à la limite sud-ouest d’Edmonton

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Pas un manoir

Ainsi, au cœur de Montréal, la propriété à 1 million de dollars n’a rien du manoir qu’elle était autrefois. Selon Carolyn Forget, courtière immobilière résidentielle et commerciale chez Royal LePage Urbain, un tel budget permet de trouver, dans l’île de Montréal, une propriété unifamiliale de bonne taille, mais pas nécessairement rénovée et située dans les quartiers plus éloignés.

À l’ouest de l’avenue Papineau, dans La Petite-Patrie, Villeray, Outremont, Mont-Royal, ce qu’on va trouver pour 1 million, ce sont des habitations qui sont peu ou pas rénovées, propres, mais pas au goût du jour. À Ahuntsic, on commence à être proche du million, mais on peut trouver. Cependant, plus à l’est, pour 800 000 $, il y a de très belles maisons rénovées.

Carolyn Forget, courtière immobilière résidentielle et commerciale chez Royal LePage Urbain

En revanche, le même budget, à l’extérieur de l’île, ouvre une offre variée de propriétés plus haut de gamme et rénovées, avec piscine, espaces extérieurs et garage.

Quant aux acheteurs de Québec, ils pouvaient aspirer, en décembre dernier, à une propriété moyenne de 3,8 chambres, 2,5 salles de bains et 2516 pieds carrés. C’est toutefois moins qu’à Edmonton qui affiche la superficie moyenne la plus élevée de toutes les régions étudiées (2675 pieds carrés), mais beaucoup plus qu’à Vancouver où un budget de 1 million de dollars – souvent le point de départ pour les premiers acheteurs – ne permettait d’acheter qu’une propriété de 900 pieds carrés.

Cette étude est basée sur les données d’évaluation de propriétés fournies par la firme torontoise RPS Solutions pour propriétés résidentielles.

« Il y a quelques années, sur presque tous les marchés, un budget de 1 million suffisait pour acquérir une grande propriété dans un quartier recherché, a indiqué Karen Yolevski, chef de l’exploitation, Royal LePage Real Estate Services, par voie de communiqué. Or, au fil des ans, nous constatons que ce que 1 million de dollars permettent d’acheter varie considérablement d’une ville à l’autre. Aujourd’hui, ce budget peut permettre d’acheter une maison détachée luxueuse dans un endroit ou un condo de deux chambres dans un autre. »

Un million de dollars, est-ce suffisant sur le marché immobilier actuel pour acheter une demeure qui correspond aux besoins des ménages ? Oui, estiment 64 % des Canadiens et 80 % des Québécois, selon un sondage en ligne mené par Léger pour le compte de Royal LePage du 26 au 28 janvier. En revanche, 22 % des Canadiens et seulement 8 % des Québécois estiment que cela n’est pas suffisant.

Un ralentissement dû à la hausse des taux hypothécaires

Si la taille des propriétés à 1 million de dollars est similaire de 2022 à 2023, selon les rapports de Royal LePage, les coûts mensuels ont augmenté avec la hausse des taux hypothécaires qui s’est poursuivie l’an dernier.

À Montréal, la courtière Carolyn Forget constate que la demande pour ce type de propriétés a faibli au cours de la dernière année, puisque ce segment du marché attire, outre des familles déjà propriétaires qui cherchent plus d’espace, des premiers acheteurs, jeunes professionnels.

On a vu un bon ralentissement sur tout le marché des premiers acheteurs [à Montréal]. Je pense que c’est pour cette raison qu’ils ont commencé à se tourner vers des immeubles à revenus, ce qui est très intelligent. Il y a souvent aussi des parents qui sont derrière. Ils vont prendre un petit pied-à-terre, un trois et demie en haut.

Carolyn Forget, courtière immobilière résidentielle et commerciale chez Royal LePage Urbain

Rappelons que lors de l’achat d’une résidence à 1 million de dollars ou plus, les prêteurs hypothécaires exigent une mise de fonds minimum de 20 % du prix d’achat, soit au moins 200 000 $.

« Sans une augmentation significative de l’offre, en particulier dans des villes comme Toronto et Vancouver, la norme pour une propriété de 1 million de dollars continuera à s’éloigner des grandes maisons », prédit Karen Yolevski.