Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Corder du bois et ériger les murs d’une maison sont deux actions qui n’ont rien en commun, sauf quand il s’agit d’une construction en bois cordé. Les deux s’engagent alors dans une chorégraphie bien orchestrée pour aboutir à un bâti original et convivial. Ce chalet qui déploie ses rondeurs et ses rondins depuis 20 ans au bord du lac Johanne, à Sainte-Anne-des-Lacs, en est un bel exemple.

« Ça a été un grand voyage », lance joyeusement Angelika Dittrich, en faisant allusion aux années de recherches et de labeur qu’elle et son conjoint, Sandy Clidaras, ont consacrées entre 1996 et 2004 à concrétiser leur rêve : celui de se bâtir une maison de campagne en harmonie avec la nature, au bord de l’eau. Le couple qui résidait en banlieue ouest de Montréal a choisi Sainte-Anne-des-Lacs pour sa topographie en montagne avec des plans d’eau, sa végétation, la proximité des services et des activités des Laurentides – et tout cela, à une heure seulement de Montréal.

Sandy, qui avait été courtier immobilier pour ensuite travailler en rénovation domiciliaire, était attiré par les constructions écologiques et différentes. Il a finalement jeté son dévolu sur la méthode « Cordwood ». Résumée à sa plus simple expression, cela consiste à ériger des murs avec des rondins de bois écorcés en les liant avec du mortier. Il y avait alors en différents endroits du globe une communauté vouée à ce type de construction. Après avoir beaucoup lu et participé à des ateliers qui se déroulaient dans l’État de New York, le couple s’est lancé et a opté pour un bâti circulaire. Parce que c’est la forme que l’on retrouve le plus souvent dans la nature, fait valoir Sandy. « Les oiseaux font leur nid en rond, les castors aussi… », illustre-t-il.

Sandy a joué de prudence. Il a dessiné les plans et demandé l’approbation à la municipalité avant d’acheter le terrain. Le permis a été accordé. « L’ingénieur de la municipalité a été impressionné par la qualité du projet », se souvient Angelika.

Ne pas tourner les coins ronds

  • Bien asseoir la fondation

    PHOTO FOURNIE PAR ANGELIKA DITTRICH ET SANDY CLIDARAS

    Bien asseoir la fondation

  • Les murs sont montés par étapes en laissant sécher tous les trois rangs.

    PHOTO FOURNIE PAR ANGELIKA DITTRICH ET SANDY CLIDARAS

    Les murs sont montés par étapes en laissant sécher tous les trois rangs.

  • Le squelette du toit prend forme.

    PHOTO FOURNIE PAR ANGELIKA DITTRICH ET SANDY CLIDARAS

    Le squelette du toit prend forme.

  • Sandy en action sur le toit

    PHOTO FOURNIE PAR ANGELIKA DITTRICH ET SANDY CLIDARAS

    Sandy en action sur le toit

  • Angelika à l’œuvre

    PHOTO FOURNIE PAR ANGELIKA DITTRICH ET SANDY CLIDARAS

    Angelika à l’œuvre

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La maison en bois cordé a ses règles et ses contraintes que l’autoconstructeur avisé aurait tort de négliger. Il faut le bon bois (Sandy a choisi le cèdre), un temps de séchage adéquat (quatre ans dans le cas qui nous occupe), traiter le bois contre les insectes et la pourriture (ici, du borax), la bonne recette de mortier, monter les rangs de la bonne façon et à la bonne allure, assurer une isolation efficace, et une multitude d’autres attentions. On peut aussi ajouter des incrustations dans les murs, de verre par exemple, qui apportent une luminosité colorée. On est loin de la maison préfabriquée qui pousse en quelques jours. « Le bois cordé, c’est presque de l’art, c’est une passion ! », s’exclame Angelika.

Bien que la méthode de bois cordé existe apparemment depuis fort longtemps, Sandy a eu recours à des matériaux et des technologies modernes pour optimiser la qualité de la construction.

Ici, la fondation en béton armé a été soigneusement isolée et de l’isolant giclé a remplacé la traditionnelle sciure de bois dans les murs. La partie principale a un diamètre de 40 pieds. Des bûches de 18 pouces de long ont été utilisées pour monter les murs, ce qui fait que ces derniers ont quasiment cette épaisseur. Un poêle à granules contribue au chauffage au besoin, mais l’essentiel de la chaleur provient du plancher radiant installé à la grandeur de la propriété, soit la partie principale qui compte trois chambres, l’entrée et le loft.

Cette partie loft permet de recevoir des invités, en assurant leur intimité et celle des propriétaires. Elle a bien servi le couple, qui a obtenu le permis de location temporaire à un certain moment. En 2021, estimant que l’endroit était devenu trop grand pour leurs besoins, Sandy et Angelika ont décidé de vendre la propriété, qu’ils avaient nommée « Cordstead ». C’est un couple de la Montérégie qui l’a achetée.

Continuité dans le changement

S’ils ont aimé le chalet et son emplacement, Chantal Viau et Michel Lacroix ont aussi apprécié le fait qu’il venait avec un permis de location temporaire. Comme eux et leurs quatre enfants ne peuvent pas y aller tout le temps, ils ont le loisir de le louer en leur absence.

Les pièces à vivre disposent d’un bel espace ouvert avec vue sur le lac, tandis que les chambres sont de dimensions plus réduites. Elles sont toutefois fonctionnelles et bien aménagées. Vive les lits escamotables ! Le chalet est convivial et facile d’entretien, selon Chantal, qui a aussi noté qu’il garde « une fraîcheur l’été, et sa chaleur l’hiver ». En ce qui concerne le loft, il est pratique quand ils reçoivent des amis, dit-elle, et il offre une autre surface de location.

La petite famille a bien apprécié la baignade et le kayak sur le lac l’été, le patinage sur la même surface l’hiver, la proximité de la piste du Petit Train du Nord et des pentes de ski. Mais il arrive dans la vie que les plans changent et c’est ainsi que la propriété revient sur le marché. Le chalet Cordwood s’apprête à vivre une autre tranche de vie.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 724 900 $ (833 454 $ en incluant la TPS et la TVQ)

Évaluation municipale : 795 200 $

Année de construction : 2004

Description : Chalet en bois cordé au bord du lac Johanne, avec permis de location à court terme. La propriété de 12 pièces comprend une maison principale avec trois chambres, ainsi qu’un loft autonome, un garage détaché chauffé et un cabanon, tous de même facture et bâtis en rond.

Superficie du terrain : 2845 m⁠2 (30 000 pi⁠2)

Superficie habitable : 178 m⁠2 (1918 pi⁠2)

Impôt foncier : 5328 $

Courtier : Alexandre Usereau, Century 21 Sommet