Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Kulbir Ghuman et Nav Amole ont vécu un peu partout dans le monde. Nés en Inde, ils ont habité à Toronto, au Japon et en Europe au gré de leurs études et de leurs emplois. Mais c’est dans le Vieux-Montréal qu’ils ont trouvé leur véritable chez-soi.

« Habiter un bâtiment aussi riche en histoire, dans un quartier offrant une telle qualité de vie, c’est assez exceptionnel », s’exclame ce directeur financier d’une société pharmaceutique, avant d’énumérer ses cafés et ses restaurants préférés du quartier. « Et la promenade du Vieux-Port est juste à côté ! »

Le couple a emménagé en 2020 dans ce condo de 2200 pieds carrés, aménagé dans l’un des plus anciens bâtiments toujours debout d’Amérique du Nord. Érigé en 1750, ce bel édifice de pierre était autrefois utilisé pour traiter la fourrure de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Maintes fois rénové, il a pu conserver ses façades en maçonnerie typiques, évocatrices de l’époque de la colonie, ainsi que sa jolie fenestration à grands carreaux.

Les fondations cachent un stationnement souterrain, auquel on accède par l’ancienne entrée de l’écurie. « C’est là que les chevaux étaient gardés à l’origine ! », s’émerveille Mme Ghuman, professeure à l’INRS.

L’intérieur fait écho à cet héritage patrimonial.

Le premier étage à aire ouverte, où se trouvent la salle à manger, le grand salon et la cuisine, évoque le passé industriel du bâtiment. Les poutres de bois brut, les épais murs de pierre, les hauts plafonds et le grand plancher rappellent les durs labeurs qui y étaient accomplis, autrefois.

« Regardez l’agencement de ces pierres », dit le propriétaire des lieux, admiratif devant le manteau du majestueux foyer. « Elles n’ont pas été taillées pour faire joli. C’était un bâtiment industriel, ici, et les maçons ont bâti le foyer pour sa fonction utilitaire, pas pour son apparence. C’est une beauté brute. »

Le charme imparfait des carreaux en terre cuite du plancher de la cuisine renforce l’ambiance artisanale de l’édifice, tout en s’agençant à la couleur cuivrée du bois, fait pour sa part remarquer Kulbir Ghuman.

Même les armoires et les comptoirs de cuisine, résolument modernes, respectent étonnamment le passé manufacturier du bâtiment avec leur look de rangements de garage.

Touches japonaises

Une autre concession réussie au modernisme ? Le bel escalier intérieur à simple limon métallique et au garde-corps vitré. « Son esthétisme minimaliste nous rappelle le Japon, où nous avons vécu pendant deux ans », glisse M. Amole, qui a fait ajouter des contremarches transparentes quand son fils s’est mis à ramper un peu partout.

« Nous avons vraiment apprécié la simplicité nipponne. Comme nous avons grandi en Inde, nous serions portés à décorer la maison avec des couleurs vives, comme l’orange ou le jaune vif. Mais nous avons découvert le calme qu’apporte le côté naturel des intérieurs japonais », ajoute-t-il, entouré de splendides plantes vertes.

Un véritable citronnier (avec un citron accroché au sommet) trône d’ailleurs dans le hall d’entrée. « La pandémie a frappé dès que nous avons emménagé. Que faire, quand on est enfermé dans la maison ? Nous avons fait pousser des plantes », raconte Mme Ghuman en riant.

L’appartement baigne d’ailleurs dans la lumière naturelle qui pénètre par les fenêtres dénuées de rideaux ou de stores.

« Les fenêtres sont orientées vers l’ouest et le nord. Elles nous procurent assez d’obscurité en matinée, et une belle lumière tout au long de la journée », explique M. Amole.

Les trois chambres à coucher sont logées au second étage du condo. On y trouve aussi la salle de bain et une buanderie. Là encore, un puits de lumière apporte de l’ensoleillement jusqu’au centre de l’étage.

Étonnante tranquillité

Cet appartement représente à plusieurs égards la somme des expériences de vie du couple, surtout marqué par son séjour dans la société nipponne, mais aussi par son passage en Suisse.

« Nous demeurions près d’une rivière et nous avons développé ce lien bienfaisant avec l’eau. Ici, nous avons le fleuve Saint-Laurent qui coule à deux coins de rue de chez nous ! », souligne Nav Amole.

Cet endroit est incontestablement unique !

Nav Amole, copropriétaire

Et qu’en est-il de l’effervescence touristique, surtout nocturne, du quartier ? « Nous n’entendons jamais les bruits de la rue », assurent ces deux adeptes du télétravail, qui ont fait installer un puissant répétiteur et des connexions filaires pour s’assurer d’un accès internet sans faille dans toute la maison.

« J’ai besoin de superordinateurs situés un peu partout sur la planète pour mon travail », explique cette spécialiste en conception de matériaux assistés par ordinateur. « Je ne pourrais me contenter d’un accès internet qui flanche à tout moment. »

Le routeur WiFi vissé à une poutre de bois symbolise à la perfection l’histoire ouvrière du bâtiment, fait d’ailleurs remarquer M. Amole. « Il demeure un lieu de travail, mais à une époque différente. »

L’idée de quitter cette maison est douloureuse, confie Mme Ghuman, dont le fils vient de célébrer son quatrième anniversaire. Elle songe déjà avec regret aux grandes fêtes d’amis qui se sont tenues dans la grande pièce transformée à l’occasion en salle de réception.

« Le seul point négatif de cette maison, c’est l’absence d’école primaire dans le quartier. Si nous restions ici, il faudrait prévoir une heure de transport pour aller et venir à l’école la plus proche. »

Le couple refera donc à nouveau ses boîtes, mais cette fois-ci, avec la conviction d’avoir fait de Montréal son véritable chez-soi.

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La propriété en bref

  • Prix demandé : 1 399 000 $
  • Évaluation municipale : 1 282 100 $
  • Année de construction : 1750
  • Pièces : 16
  • Superficie habitable : 2168 pi⁠2 (201,4 m⁠2)
  • Impôt foncier : 7735 $
  • Taxe scolaire : 1052 $
  • Charges de copropriété : 6204 $
  • Dépenses énergétiques : 3480 $
  • Courtier : Nicholas Dipatria, Century 21