Sur papier, tous les projets sont beaux et réalisables. Dans l’action, tout est différent. Réno-réalité se veut un témoignage franc sur des projets heureux pour certains ou pénibles pour d’autres.

Témoignage : Katherine et Pascal, de Laval

Professionnel : Cédric Simoneau, directeur des opérations, Multiservices FMB

Début des travaux : janvier 2024

Fin des travaux estimée : mars 2024

Le début

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Katherine et son conjoint Pascal

La présence d’un contaminant dans une maison n’est jamais souhaitable. L’amiante, la vermiculite ou même la moisissure sont toutes des sources de danger pour la santé. Pour l’amiante et la vermiculite, les travaux de décontamination comportent plusieurs étapes. La première est de vérifier s’il y a réellement présence d’un contaminant et quel est le pourcentage. Pour nous aider à mieux comprendre tout le processus, on suit l’histoire de Katherine et Pascal.

Pourquoi avoir choisi cette maison ?

Katherine : Notre famille s’agrandissait, cette maison nous permettait d’être propriétaires tout en demeurant près de Montréal et correspondait à notre budget.

Quand vous avez acheté la maison, saviez-vous qu’il y avait présence d’un contaminant ?

Katherine : Oui. Les vendeurs nous avaient déclaré de la vermiculite, qui n’avait pas été testée. La vermiculite contient souvent de l’amiante, on savait que c’était donc une possibilité, mais on n’en avait pas la certitude.

Les contaminants

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Cédric Simoneau (à gauche), directeur des opérations, et Maxime Brûlé, propriétaire de Multiservices FMB

Quels sont les principaux types de contaminants ?

Cédric Simoneau : L’amiante est le principal contaminant qui peut se retrouver dans la vermiculite. C’est celle-ci qui est dangereuse pour la santé. L’amiante peut aussi se retrouver dans d’autres types de matériaux.

Où se cache l’amiante ?

  • Dans la vermiculite (souvent dans le grenier et dans les murs), un isolant populaire avant 1980
  • Dans le stucco, le plâtre (souvent les murs ou les plafonds)
  • Dans les tuiles (souvent des tuiles collées, on les trouve souvent derrière les foyers dans les maisons)
  • Dans les isolants des tuyaux de plomberie (souvent dans les écoles et les bâtisses commerciales)

L’évaluation

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Voici à quoi ressemble de la vermiculite (sous l’isolant) où peut se cacher de l’amiante.

Quelle a été la première étape ?

Katherine : Contacter une entreprise reconnue pour venir prélever des échantillons et les analyser selon les recommandations de l’entrepreneur (sites d’échantillons dans les murs, plafonds et vermiculite).

Comment avez-vous réagi quand on vous a annoncé qu’il y avait présence d’un contaminant ?

Katherine : On était soulagés d’apprendre qu’il n’y en avait que dans la vermiculite, et ce, en quantité limitée (moins de 1 %). Nous étions par contre également inquiets des coûts supplémentaires que ça engendrerait pour nos travaux de rénovation.

À la réception d’un rapport de présence de contaminant, comment gérez-vous la suite ?

Cédric Simoneau : Dans un premier temps, un de nos agents communiquera avec le client afin de faire le tour du problème et demander le rapport d’analyse. Par la suite, nous serons en mesure de remettre au client une soumission en lui expliquant le processus pour éliminer l’amiante en toute sécurité.

Décontamination

PHOTO FOURNIE PAR MULTISERVICES FMB

Processus de décontamination en cours

Est-ce que ce processus est dispendieux ?

Cédric Simoneau : Les travaux d’amiante peuvent être dispendieux et faire peur aux clients. Cependant, comme j’aime le dire souvent, chaque problème a sa solution.

Décontaminer, étape par étape

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Travaux de retrait d’amiante en cours

  • La préparation des zones de confinement : il est important de faire des zones de travail sous pression négative afin de protéger le reste de la maison pour ne pas la contaminer.
  • Effectuer les travaux de retrait d’amiante, appliquer un scellant encapsulant pour les fibres d'amiante et disposer des rebuts.
  • Suivant les travaux de désamiantage, il est toujours primordial de faire un test d’air dans la zone de travail afin de s’assurer qu’il ne reste plus de fibres d'amiante dans l’air.
  • Défaire la zone de confinement.
  • Réisolation (dans un grenier) ou reconstruction, s’il s’agit de murs ou de plafonds.

La suite

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Selon l’année de construction de la maison ou les signes de présence de contaminants, pensez à votre sécurité avant d’entreprendre vous-même des travaux de démolition.

Sachant que si l’on ne libère pas le contaminant, il est possible de cohabiter avec lui, est-ce que vous referiez la même chose malgré tous les coûts ?

Katherine : Oui, tout à fait. On a fait le choix de tester seulement en amont de travaux importants. On y a habité cinq ans avant de faire tester. Faire des rénovations rend incontournable la vérification de la vermiculite afin d’assurer la santé et la sécurité de notre famille et des travailleurs.

Le conseil de Stéphanie

De plus en plus de nouveaux propriétaires ont envie de mettre la main à la pâte concernant les travaux de rénovation. Plusieurs vont choisir la partie démolition pour faire des économies et se défouler un peu. C’est très bien, mais la réalité est que ça peut être dangereux. Selon l’année de construction de la maison ou les signes de présence de contaminants, pensez à votre sécurité. Le mieux est de faire exécuter un test avant d’entreprendre les travaux.

Rectificatif
Dans une version précédente de cet article, il était question de spores en rapport avec les travaux de retrait d’amiante, mais il aurait plutôt fallu lire « fibres d’amiante ». Comme l’amiante est un minéral inerte, il ne produit pas de spores. Nos excuses.