Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Peut-être que les contours de cette demeure unique vous rappellent vaguement quelque chose. Si oui, c’est que vous avez certainement mis les pieds au Salon de l’habitation de Montréal en 2012.

En plein cœur du Palais des congrès, cette vaste propriété de 5556 pi⁠2 (516 m⁠2) a été montée et exposée au public en tant que clou de l’évènement. Son nom : la maison Éridan. Ses concepteurs désiraient frapper les esprits. Mais son histoire ne s’arrête pas là.

Une fois le Salon terminé, elle a été désassemblée puis remontée au bord d’un lac en Abitibi. Mais comment tous ces mouvements furent-ils possibles ? En fait, il s’agit d’une bâtisse modulaire préfabriquée et divisée en quatre sections, qui a été usinée à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, puis acheminée par camion sur les routes du Québec pour y être montée en quelques jours seulement.

Le hic, c’est que l’entreprise derrière le projet a par la suite connu des déboires financiers et judiciaires qui ont fini par couler le bateau. La maison Éridan a ainsi été mise en vente sous contrôle judiciaire en 2017. C’est là que Mario Plante intervient dans le décor. Séduit par cette propriété avant-gardiste qui tranche avec l’architecture traditionnelle régionale, il acquiert, conjointement avec sa mère qui y établira ses quartiers, la résidence orpheline.

Verre dominant

PHOTO TIRÉE DE CENTRIS

La maison est un assemblage de pierre, de bois et de verre.

Aucun doute, son côté unique ressort encore davantage à Val-d’Or, où les maisons de prestige ne courent déjà pas les rues. Désormais implantée dans le quartier Sullivan, sur un terrain boisé d’environ 50 000 pi⁠2 (4645 m⁠2) et bordant un lac, elle occupe le bout d’une impasse tranquille.

À l’époque, le constructeur tenait à démontrer qu’une résidence préfabriquée peut aussi impliquer des matériaux et une architecture haut de gamme. L’assemblage de pierre, de bois et de verre offre ainsi un rendu assez inattendu. Un des éléments qui attirent l’œil d’emblée : la salle à manger en surplomb et en extension, soutenue par deux pilotis, aux parois entièrement vitrées. « On a l’impression d’être à l’extérieur. Elle donne vue sur le lac, avec des plafonds hauts et beaucoup de lumière. L’hiver, il n’est pas toujours nécessaire de chauffer la pièce, et c’est aussi pourquoi elle est équipée de toiles solaires et de stores pour l’été », explique M. Plante, qui n’a aucun mal à présenter la demeure… étant lui-même courtier immobilier et se chargeant, en toute logique, de sa revente.

On y trouve trois niveaux, dont un immense garage/sous-sol, un rez-de-chaussée avec une salle familiale, deux chambres et une salle de bains, tandis que l’étage abrite en aire ouverte un salon, une cuisine et la salle à manger, complétée par une suite de trois pièces : chambre, penderie et salle de bains disposées en enfilade.

À l’intérieur, le verre forge aussi le caractère des lieux, par la fenestration, les rambardes, les parois le long de l’escalier aux marches flottantes ou des éléments au sol.

« Ce qui est très spécial, c’est le plancher de verre triple entre le rez-de-chaussée et le sous-sol. Il mesure environ 4 pieds sur 40 pieds, et crée une continuité entre les deux très hautes fenêtres de 20 pieds disposées d’un bord et de l’autre de la maison, sur deux étages. Cela signifie que l’on peut quand même voir le lac, même si on est du côté rue, à l’autre extrémité », détaille le copropriétaire.

Coulée dans le béton ?

La maison Éridan a aussi été conçue pour profiter des beaux jours à l’extérieur. Côté rue, l’immense dalle de béton couvrant le garage sert de terrasse en façade. Côté lac, une autre aire avec plancher de bois et moustiquaire jouxte la salle familiale, coiffée par sa sœur jumelle, juste au-dessus, mais munie de garde-fous en verre. « On les voit à peine, on pourrait même penser qu’il n’y a rien du tout autour de cette terrasse ! », rapporte M. Plante.

Ces grands espaces à entretenir en mettent beaucoup sur les épaules des occupants actuels, qui les pensent mieux adaptés pour une petite famille, un couple ou un professionnel en quête d’espace. « Le garage s’étend sur 1000 pi⁠2. J’y vois bien un entrepreneur qui a besoin d’un local pour entreposer ses équipements », suggère le courtier, très conscient que la résidence se situe nettement au-dessus de la valeur immobilière moyenne de Val-d’Or. « Mais il y a un marché pour ça. L’acheteur qui veut ça et qui en a les moyens n’aura pas beaucoup de choix dans le secteur. C’est la seule dans ce style moderne, avec un toit plat et non en pente », souligne-t-il.

Avant de refermer les portes, une dernière question nous taraude. Puisqu’elle a été démontée et remontée plusieurs fois, serait-il possible de déménager à nouveau la maison modulaire ? Malheureusement, des fondations ont été coulées et cette dernière est définitivement ancrée sur son terrain. Fini, le nomadisme : ce sera Val-d’Or ou rien.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

  • Prix demandé : 1 395 000 $
  • Évaluation municipale : 824 320 $
  • Année de construction : 2012
  • Pièces : 18, dont 3 chambres
  • Superficie habitable : 516 m⁠⁠2
  • Superficie du terrain : 4645 m⁠⁠2
  • Impôt foncier : 6346 $
  • Taxe scolaire : 635 $
  • Courtier : Mario Plante, Sutton