Au moment où le potager se montre moins généreux, plusieurs vivaces de fin de saison donnent toujours un beau spectacle. La représentation se poursuivra d’ailleurs encore quelques semaines, d’autant plus que certaines espèces commencent à peine à montrer leurs charmes. Présentation de plusieurs plantes qui enjoliveront votre mois de septembre et parfois jusqu’aux premières froidures de fin octobre ; des vivaces qu’on oublie souvent de se procurer au printemps, justement parce qu’elles ne sont pas encore en fleurs.
Une science inexacte
Que l’on veuille un printemps éclatant avec des bulbes qu’il faut planter ces jours-ci ou un jardin coloré d’avril à octobre, une planification s’impose. Et pourquoi pas maintenant ?
C’est en automne qu’on a une idée véritable de l’ampleur de nos plantes ou encore de leur comportement, et des corrections qui devront être apportées au printemps prochain, notamment pour en profiter le plus longtemps possible. Rappelons que certaines plantes ont une longue floraison qui perdure en septembre – surtout si on a pris la peine d’éliminer les fleurs fanées – et qu’on peut décaler la floraison de certaines vivaces de plein soleil tout simplement en les plaçant sous une ombre légère. Et puis, il y a ces espèces tardives qui prolongent le plaisir. Mais la science horticole étant plutôt inexacte, les conditions météo influeront toujours sur l’abondance et la longévité de nos fleurs.
Celles qui se font attendre
Beaucoup de vivaces commencent à se manifester seulement vers la fin d’août ou le début de septembre pour s’épanouir ensuite durant des semaines. C’est le cas des asters et des chrysanthèmes d’automne. On en compte de nombreuses variétés aux coloris diversifiés. Toutefois, les chrysanthèmes vendus actuellement en grand nombre dans les grandes surfaces doivent être considérés comme des annuelles.
Les cierges d’argent, souvent connus sous le nom de cimicifuga, font aussi partie du groupe des retardataires. Les variétés au feuillage pourpre comme « Brunette », « Black Beauty », « Pink Spike » ou la populaire « Atropurpurea » attendent souvent le début de septembre avant de dévoiler complètement leurs épis courbés, duveteux, blancs ou rosâtres. Elles dégagent un parfum exquis.
Si les champs se couvrent de verges d’or en fin d’été, les variétés horticoles se dévoilent souvent un peu plus tardivement. De diverses teintes de jaune, elles ont des formes plus fines, moins exubérantes.
De nombreux sédums mettent du temps également pour se colorer complètement, mais vont garder leur couleur jusqu’en octobre. Le plus populaire, le Sedum spectabile, nous vient dans d’innombrables variantes. Feuilles joufflues d’un pourpre très foncé ou encore dans diverses teintes de vert ; leurs fleurs vont du rose tendre au rouge en passant par le blanc. Par ailleurs, certains aconits aux fleurs bleu foncé attendent aussi la fin d’août avant de fleurir. Mais cette année, en raison des pluies abondantes, semble-t-il, ils sont en fleur depuis un bon moment et ont atteint une taille considérable, soit autour de 2 m. Préférant un sol sec, le coréopsis « Chartreuse » au joli feuillage jaunâtre figure cette fois parmi les retardataires. Il est en fleur depuis quelques jours seulement. Comme c’est le cas du tournesol vivace « Lemon Queen », encore lumineux fin octobre.
Les persistantes
Bon an, mal an, de nombreuses plantes à floraison tardive sont encore en beauté en septembre et même au-delà. Les géraniums vivaces, dont l’increvable « Rosanne », les anémones japonaises, dont la prolifique mais invasive « Robustissima », la rudbeckie « Goldsturm », les achillées mille-feuilles, la sauge de Russie (perovskia) ou encore les ketmies des marais, ces hibiscus vivaces aux fleurs géantes, sont de ceux-là.
D’autres bijoux méritent aussi attention. C’est le cas des phlox paniculés « Aureole » et « Jeanna », de l’héliopsis « Bleeding Hearts » aux fleurs passant du rouge à l’orange, parfois en forme jusqu’en octobre. Souvent vendu sous le nom de Rudbeckia triloba, le spectaculaire et très prolifique Ratibida triloba atteint autour de 1 m de hauteur et se pare de dizaines de petites fleurs en tout point semblables à celles de notre rudbeckie hérissée indigène. Six semaines de splendeur.
Évidemment, impossible d’oublier les incontournables hydrangées, dont plusieurs nouveautés sont apparues sur le marché ces dernières années. De hauteur variable, paniculées ou en boules, elles fleurissent l’été, mais chez plusieurs, c’est en fin de saison qu’elles présentent leurs plus belles couleurs. Le spectacle dure tout l’automne et plus encore si vous conservez quelques fleurs séchées.