Traiter la calvitie
Source d’inspiration de plusieurs peintres de la grande école flamande, le cyclamen était, dit-on, aussi parmi les fleurs préférées de Léonard de Vinci qui en illustrait certains de ses manuscrits. Utilisé dès le XVIe siècle, le terme d’origine grecque réfère à la forme circulaire du bulbe. Étrangement, le cyclamen a entamé son existence au féminin pour progressivement passer au masculin. Comme c’était souvent le cas à l’époque avec les plantes, on en faisait d’étranges potions, notamment pour favoriser l’accouchement, pour tomber follement en amour ou encore pour éviter la calvitie, ce qui est d’autant plus intrigant que feuilles et bulbes sont toxiques. Autant vous le dire, je n’ai jamais tenté l’expérience !
On compte une vingtaine d’espèces de cyclamen, mais celles que l’on trouve partout dans le monde sous forme de potées fleuries sont les hybrides de Cyclamen persicum. Une autre incongruité, car si la plante est originaire du pourtour de la Méditerranée et du Moyen-Orient, elle n’existerait pas en Iran.
Si le cyclamen de Perse est apprécié depuis des lunes, ce n’est qu’au cours des années 1970 qu’on a assisté à l’apparition d’une foule d’hybrides aux coloris plus spectaculaires les uns que les autres et aux formats très variables, dont les populaires « minis ». Le secteur est toujours en effervescence si on se fie aux nouveautés qui apparaissent encore chaque année. D’ailleurs, cette cousine des primevères représente un marché mondial annuel de 18 milliards. Populaire, disait-on !
Reproduit par semis
Il existe aujourd’hui des centaines de cultivars de cyclamens. Leurs fleurs qui rappellent parfois un papillon affichent d’innombrables couleurs variant du blanc pur aux divers tons de rouge, de rose ou même de violet, ou dévoilent deux couleurs. Plusieurs variétés présentent un cœur rouge vif, ce qui explique peut-être pourquoi la plante symbolise le grand amour au Japon.
Si la plupart des plantes bulbeuses sont reproduites par multiplication des bulbes, les cyclamens sont produits en serre à partir de semis, un processus qui exige de 29 à 32 semaines pour obtenir une floraison, une production devenue hyper spécialisée. D’ailleurs, les amateurs patients peuvent tenter eux-mêmes l’expérience, mais devront alors attendre beaucoup plus longtemps, au moins 18 mois, avant de voir le résultat final.
Fraîcheur et vacances estivales
Comme c’est le cas de la plupart des plantes domestiquées, particulièrement celles du temps des Fêtes, il leur faut toujours un peu d’amour pour qu’elles consentent à nous offrir leur beauté le plus longtemps possible.
Le cyclamen exige de la fraîcheur (15 °C à 20 °C), une lumière vive sans soleil direct et un terreau légèrement humide. Arrosez seulement quand la surface du pot est sèche. Il suffit de placer la plante une vingtaine de minutes dans une soucoupe remplie d’eau. Le bain terminé, jetez le surplus d’eau.
D’ailleurs, la cause principale de mortalité chez le cyclamen est l’excès d’arrosage.
Évidemment, si vous l’installez dans un endroit mal éclairé, près d’une source de chaleur et que vous le baignez comme s’il s’agissait d’un poisson rouge, vous regretterez rapidement votre achat. S’il venait à manquer d’eau un petit moment, le feuillage commencera à flétrir ; mais si vous l’abreuvez à temps, cela suffira à le regaillardir. On comprendra cependant qu’il y a une limite à ce type de résurrection !
Après des semaines de spectacle continuel, votre cyclamen commencera sans doute à manifester une certaine lassitude. Après cette longue floraison, la plante aura besoin d’un repos bien mérité. Le feuillage finira habituellement par disparaître pour tomber en dormance. Cessez alors les arrosages pendant deux ou trois mois.
L’été venu, placez votre cyclamen à l’extérieur, à l’ombre, pour les vacances estivales. C’est un bon moment pour le transplanter dans un pot un peu plus gros, car il aura pris sans doute un léger embonpoint salutaire. Vous pourrez alors recommencer les arrosages si la nature ne fait pas le travail. Ce sera aussi l’occasion de lui offrir une dose de fertilisant à dégagement lent. Ces petites attentions feront de votre cyclamen un végétal heureux qui devrait vous combler des années durant.
Un vrai conifère d’intérieur
Les petits conifères sont toujours en vogue à la période de Noël. Malheureusement, les mini-épinettes et sapins vivants sont habituellement condamnés à une mort certaine en l’espace de quelques semaines, l’araucaria ou pin de Norfolk exigeant une humidité très difficile à maintenir dans la maison. Un des rares conifères qui s’accommodent aisément de la cohabitation est le cyprès « Gold Crest », appelé parfois cyprès doré. Au toucher, il dégage une délicieuse odeur de citron et peut vivre des années à la maison. Il aime la fraîcheur, une lumière vive sans soleil direct et un terreau humide. Il grandira lentement, mais sûrement, avec le temps. L’été, on peut l’installer à l’extérieur en évitant les chauds rayons du soleil.