L'architecte Jakub Szczesny, du collectif Centrala designers' task force, de Varsovie, travaille actuellement sur le projet de la maison Keret, une résidence très mince dont la largeur ne dépasserait pas 122 cm. Elle sera construite dans une fente entre deux immeubles historiques de la capitale polonaise.

«Peut-être que, comme plusieurs autres architectes, je suis attiré par les endroits extrêmes: trop étroits, en pente, mal ensoleillés. Dans le cas de la maison Keret, la première question que je me posais était: Serais-je capable de proposer un espace vivable dans des conditions pareilles?», a-t-il écrit au Soleil.

La pratique quotidienne des architectes est liée à l'optimisation des solutions dans un tas de conditions assez standardisées. Alors quand un projet nécessite la découverte de solutions permettant de fonctionner dans des circonstances en dehors du commun, c'est inspirant, souligne M. Szczesny.

Dans le cas de la maison Keret, M. Szczesny est surtout motivé par une figure intellectuelle: Etgar Keret, l'enfant terrible du milieu culturel israélien. La minimaison, qui servira de lieu de travail pour l'artiste, sera située dans l'arrondissement de Wola, où se trouvait le ghetto juif pendant la Seconde Guerre mondiale.

Inusitée, la future structure, qui devrait être érigée dès septembre, ne répond à aucun critère de construction du code polonais. Elle sera donc pour l'instant présentée comme une installation artistique.

Photo fournie par Jakub Szczesny

Vue extérieure de la Maison Keret.