Stéphane Huot et Manon Chrétien ont vendu leur loft du Plateau-Mont-Royal pour se construire une maison en banlieue. Avec l'arrivée de leurs deux enfants, ils ont eu envie d'une grande cour arrière, de soirées barbecue et d'une architecture à leur goût. Amateurs de design contemporain et de construction aux lignes nettes, ils ont demandé à l'architecte montréalais Éric Gauthier, de l'agence FABG, de leur concevoir un cottage à toit plat qui s'implanterait parmi les manoirs à pignon de leur quartier. Direction Boucherville, pour une visite libre hors du commun.

Stéphane Huot et Manon Chrétien ont vendu leur loft du Plateau-Mont-Royal pour se construire une maison en banlieue. Avec l'arrivée de leurs deux enfants, ils ont eu envie d'une grande cour arrière, de soirées barbecue et d'une architecture à leur goût. Amateurs de design contemporain et de construction aux lignes nettes, ils ont demandé à l'architecte montréalais Éric Gauthier, de l'agence FABG, de leur concevoir un cottage à toit plat qui s'implanterait parmi les manoirs à pignon de leur quartier. Direction Boucherville, pour une visite libre hors du commun.

 >> À LIRE: Les dessous d'un cottage moderne

 >> À VOIR: visitez la maison en photos.

 En 2002, Stéphane Huot et Manon Chrétien, deux natifs de Boucherville, ont eu leur premier enfant, Mathis, alors qu'ils vivaient à Montréal. Plus précisément dans un loft de 3000 pieds carrés au coeur du Plateau-Mont-Royal.

Dans la même année, ils achètent un terrain. Ah tiens, pourquoi et où? À Montréal? «On aurait bien aimé ça, mais ils sont très rares et inabordables», dit Stéphane. Le couple se tourne alors vers la banlieue et en trouve un du côté de la Rive-Sud: il fait 20 000 pieds carrés et il est boisé. Mieux, le promoteur leur assure qu'ils pourront y bâtir une maison au style architectural de leur choix (à toit plat).

L'objectif du couple de 37 ans: avoir un terrain à eux et, surtout, pour l'enfant qui grandira.

Lors de l'achat, Manon et Stéphane acceptent de respecter deux exigences du promoteur: l'habitation devra avoir au moins 2000 pieds carrés habitables et son revêtement extérieur sera en maçonnerie. O.K. Marché conclu! C'est donc de l'autre côté du tunnel Louis-Hippolyte-LaFontaine que le couple réalisera son rêve: se construire une maison d'architecte.

Manon et Stéphane auront un autre enfant, Thomas, avant de mettre leur condo du Plateau à vendre.

Vivre en ville avec des enfants très jeunes, ça peut aller un certain temps, mais dès qu'ils grandissent, ils veulent aller jouer dehors, explique le propriétaire. De «Plateausards», ils sont devenus banlieusards! Stéphane est d'ailleurs en train de concevoir sa terrasse, dans sa cour arrière, là où il pourra recevoir des invités autour d'un barbecue... «C'est la première chose que je m'achète, ce printemps», admet-il en rigolant.

Quant aux embouteillages du matin et du soir, le couple - deux travailleurs autonomes - ne se fait pas trop de soucis. Les deux profitent d'horaires flexibles.

Mais revenons à la construction de la maison.

Designer graphique de profession, Stéphane a développé un goût pour l'architecture contemporaine. Sans compter qu'il travaille pour plusieurs agences d'architecture et des institutions du milieu du design. Au détour d'une conversation, on lui conseille Éric Gauthier, de l'agence FABG, pour les plans de sa maison. Cet architecte a réalisé plusieurs grands projets, comme les résidences pour artistes du Cirque du Soleil. Il est également l'un des architectes responsables de la conception du nouveau siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

«Éric (Gauthier) travaille dans un esprit très pur et très simple. Ses constructions affichent de belles proportions indémodables. Bref, son langage correspondait exactement à l'architecture que nous souhaitions, c'est-à-dire, une maison au style sobre, sans tape-à-l'oeil, qui vieillira très bien avec le temps», résume Stéphane Huot.

La conception des plans du cottage s'échelonnera sur cinq mois. Parmi les règlements municipaux à respecter, il y en a un qui guidera la construction de la cage d'escalier située entre le garage et la cuisine: elle atteindra au moins huit mètres en raison de la hauteur minimum - comprise entre le faîte du toit et le niveau du sol - exigée dans cette zone de Boucherville. Conséquence: «La cage se retrouve dans un cube surélevé qui fait contrepoids à l'horizontalité de la maison», note Stéphane.

Viendront ensuite les dessins d'exécution. Quant à la construction, elle durera de mai à décembre 2007. Total: le cottage possède une superficie de 2600 pieds carrés, excluant le garage et le sous-sol.

Aujourd'hui, il ne reste que l'aménagement paysager à compléter. Et comment se sent-on dans une maison à toit plat parmi des manoirs à pignons?

«Ça suscite beaucoup de curiosité», répond Stéphane. «Notre but n'était pas de se différencier, mais de vivre dans une habitation qui nous plaît», enchaîne Manon. Mais surtout, les gens apprécient la qualité de l'espace et de la lumière.

Effet loft

Tout le rez-de-chaussée est décloisonné. «On a amené notre loft en banlieue...» explique Stéphane. «C'est très agréable, car la famille se retrouve au rez-de-chaussée. Tout se passe ici», ajoute Manon.

Lumière à profusion

Idée très futée: les plans de la maison sont basés sur le mouvement du soleil. Résultat: au petit-déjeuner, dans la cuisine, la lumière entre à flots par les fenêtres orientées au sud-est. «C'est vitalisant et bon pour le moral», souligne Manon. À partir de 15 heures et jusqu'au coucher du soleil, la lumière, à cette période-ci de l'année, filtre à travers les stores en bois du salon. Tous les autres stores de la maison sont finis gris métallique. Ainsi, ils s'harmonisent avec le cadrage des fenêtres en aluminium anodisé gris naturel. Enfin, l'élément spectaculaire du séjour est sans contredit l'escalier largement transparent filant jusqu'aux chambres. Les garde-corps en verre laissent parfaitement passer la lumière.

Minimalisme décontracté

Un environnement minimaliste n'est pas nécessairement froidement clinique. Au contraire, il peut-être très invitant. Ici, une marche et deux contremarches «séparent» la cuisine du séjour. Ce dernier affiche donc une hauteur de onze pieds, alors que la cuisine en compte neuf. Mais surtout, cette petite dénivellation se transforme aisément en longue banquette «décontractée», propice à la conversation entre invités. Il est aussi tentant pour les visiteurs d'aller s'asseoir sur la tablette basse faite de calcaire Saint-Marc du foyer.

Couleur et chaleur

«Nous allons bientôt installer des tableaux et des objets afin de mettre de la couleur dans notre intérieur», précise Manon. En prime, la présence du bois (stores, parquet d'érable, porte d'entrée) réchauffe l'ensemble.

Séparer travail et famille

Même s'ils ont un bureau à Montréal, les propriétaires ont tenu à se doter chacun d'un espace de travail à la maison. Ainsi, ils peuvent en toute tranquillité travailler certains soirs ou week-ends. Surtout, ils y accèdent grâce à un escalier métallique dissocié du séjour et des chambres. «Si j'ai un collègue qui vient me donner un coup de main à la maison, il n'a pas à traverser les espaces privés pour atteindre mon bureau», fait valoir Stéphane.

Petit coin sur le palier

Problème: il aurait fallu empiéter dans l'espace de la cuisine pour aménager les toilettes. Trouvaille? Le cabinet de toilette sera situé au niveau du palier de l'escalier menant aux bureaux, à mi-chemin entre le sous-sol (qui compte la salle de jeux) et la cuisine.

Choisir la géothermie

Les propriétaires ont investi dans un système géothermique pour le chauffage (air pulsé) et la climatisation de leur maison. Raison: réduire les coûts d'électricité. «Et ça ajoute de la valeur à la maison», termine Stéphane.