Après avoir habité deux maisons plus modestes en bordure de lac, Jean-Paul Morneau a fait construire dans les Laurentides, au début des années 90, la maison en bois rond dont il rêvait enfant. Il nous a ouvert les portes de son domaine.

Après avoir habité deux maisons plus modestes en bordure de lac, Jean-Paul Morneau a fait construire dans les Laurentides, au début des années 90, la maison en bois rond dont il rêvait enfant. Il nous a ouvert les portes de son domaine.

 

>> En photos, visitez le domaine d’inspiration scandinave.

 

 

Il était une fois... une maison de bois rond logée sur une péninsule dans les Laurentides. Ses pieds étaient léchés par un lac frétillant de truites et son terrain boisé, de 55 acres, recevait la visite régulière de loutres coquines et de castors consciencieux. Le ciment de fondation autour de la maison était recouvert d’un granit rose qui intriguait les familles de chevreuils. Les rondins étaient si gros dans toutes les pièces – 28 pouces de diamètre – que lorsqu’on pénétrait à l’intérieur, on se croyait aussi petit que chez l’ogre dans l’histoire de Jacques et le haricot magique.

 

«Ça me hantait depuis l’enfance. Je voulais une maison en bois rond. Ici, on est sur près d’un mille sur le bord de l’eau», explique le propriétaire, Jean-Paul Morneau. Cette propriété sur le lac Lemieux, près de Brownsburg au nord de Lachute, fait partie du domaine privé, le Territoire des lacs, mis en valeur depuis la fin des années 80. M. Morneau a fait fi des modèles de maison proposés par les promoteurs. Il voulait un refuge en billots majestueux, noueux, écorcés à la main, comme dans les illustrations des contes pour enfants.

 

Il a opté pour la méthode scandinave, prisée par André Julien, spécialiste de ce type de construction dans les Laurentides. La technique a été introduite au Canada notamment avec la construction du manoir Montebello. Sur le site de l’entreprise Maison Sâgâ, fondée par M. Julien, on décrit dans le détail les avantages de la technique de construction scandinave, par rapport à celle utilisée traditionnellement en Nouvelle-France. En bref, c’est la technique de taille du billot qui permet à la structure de la maison de bien s’ajuster à la déformation inévitable du bois au fil des années.

 

La maison en épinette blanche possède un cachet très authentique certes, mais on n’y vit pas comme dans les contes de Grimm. La fournaise est au bois et à l’électricité et on vient de faire installer le chauffage radiant au sous-sol. Il y a trois ans, les propriétaires ont fait construire à l’écart une maison d’invités, plus petite, un peu plus loin au bord du lac. Cette fois, ce sont des madriers pièce sur pièce.

 

Pour créer un tel lieu de villégiature, il a fallu faire exploser des rochers, tracer des chemins, transporter des pierres, et aménager le paysage. «On a mis beaucoup de nous-mêmes ici», souligne M. Morneau.