Pensée pour un jeune couple et ses deux enfants, cette maison, aux allures de belle campagnarde, s’est inspirée de l’architecture des anciennes du coin pour se fondre dans son paysage agricole… et pour longtemps. L’implanter sans brusquer le paysage est l’un des points forts de La Comtois de Terrebonne, récompensée d’une certification argent au Grand Prix du design.
Steeve Cousineau Gauvin et sa conjointe, Julie Anne Ouellette, avaient une vision nette de ce projet dans lequel ils souhaitent voir grandir leurs enfants. Sur la grande terre agricole, il y aurait un petit domaine qui, osaient-ils rêver, pourra passer de génération en génération. « On imaginait un grand plain-pied qui permet une fluidité avec l’extérieur, avec de grandes fenêtres et un plafond cathédrale », décrit le propriétaire. DKA Architectes a fait en sorte que cette abstraction prenne forme.
La demeure s’inscrit dans son environnement avec un naturel qui tient à ses clins d’œil aux vieux bâtiments du coin : un revêtement extérieur en bois, une fenestration carrelée, une toiture en tôle sur laquelle se dressent deux imposantes cheminées. Ces emprunts aux constructions d’autrefois sont interprétés sous un angle contemporain qui permet de marier harmonieusement deux époques et deux styles de vie.
« On a passé beaucoup de temps à analyser le site. Le terrain est vaste, ce qui nous a permis de placer la maison en retrait du chemin, qui est passant. Puisqu’il est plat, la demeure est toutefois exposée à des vents dominants », souligne l’architecte Virginie Roy Montpellier, qui a conçu les plans. À cette contrainte s’ajoutait une demande pour un garage assez imposant pour accueillir trois voitures.
Ces défis ont dicté la forme de la maison, qui se déploie en U à l’arrière. La Comtois est composée de trois volumes : les espaces de vie, les chambres, ainsi que le garage dont l’impact a été minimisé en le positionnant de côté et en omettant les ouvertures en façade, où il se fait discret. À ce dernier bloc se greffent les aires de vie extérieures, chapeautées par un plafond cathédrale.
Cette longue enfilade du bloc de service prolonge la maison d’un côté et crée une alcôve qui englobe partiellement la cour et la préserve des regards et du vent. C’est dans cet espace « coup de cœur » pour la famille que s’affiche le salon extérieur, doté d’un grand foyer et d’une cuisine d’été d’où la famille profite d’une vue sur un petit bois où le soleil s’éteint en fin de journée.
Un univers serein
À l’intérieur comme à l’extérieur, le blanc éclipse les structures pour faire place à la végétation environnante. L’aménagement intérieur n’en devient pas clinique pour autant. Le côté campagnard des lieux, campé par le chêne blanchi au plancher, le bois du mobilier et le lambris de cèdre au plafond, injecte une douce chaleur dans l’espace.
Il y a beaucoup de percées visuelles qui font en sorte qu’on a toujours une vue sur l’extérieur, peu importe où l’on se trouve dans la maison.
Virginie Roy Montpellier, architecte
La demeure est ainsi baignée d’une lumière généreuse qui pénètre pleinement en son centre, là où se trouvent les pièces de vie, dont les murs sont vitrés de part et d’autre. Le cœur de la maison, propice à réunir la famille et à recevoir les amis, est rassembleur, à l’image de ses occupants.
Dans la cuisine, un grand îlot de quartz, prolongé par une dînette en bois, permet d’accueillir bon nombre de convives. Le rangement et la cuisinière se concentrent sur un mur qui sépare le bloc de vie de l’aire de service. La surcharge a été contournée en masquant le frigo et en couvrant le cellier d’une vitre givrée qui révèle les bouteilles tout en les fondant dans le décor.
L’atmosphère est paisible, décontractée, sans grands contrastes, comme le souhaitaient les propriétaires, très impliqués dans le design d’intérieur comme dans l’aménagement extérieur. C’est d’ailleurs Prestige Paysage, entreprise de Steeve Cousineau Gauvin, qui a réalisé le paysagement qu’il décrit comme étant minimaliste, grâce à la répétition des végétaux dans les plates-bandes. Cette symétrie rappelle celle des champs agricoles.
« Après avoir habité la maison pendant un an, je dirais qu’on apprécie encore plus sa luminosité et ses plafonds de 18 pieds de hauteur, lance le propriétaire. Quand on revient de vacances ou d’une visite chez des amis, on réalise à quel point notre maison est vaste ! »