Alexandre Désourdy, 28 ans, a fait appel à son ami Francis Pelletier, 27 ans, concepteur possédant une formation en architecture, pour lui dessiner une maison, à Bolton-Ouest, dans les Cantons-de-l'Est. Aujourd'hui, l'apprenti charpentier-menuisier profite de la demeure qu'il a construite, avec l'aide de son entourage. Une maison en bois volontairement simple, ouverte sur la nature, à la fois rustique et minimaliste. Visite.

Simplicité volontaire

QUI SONT-ILS? 

Francis Pelletier, 27 ans, concepteur ayant une formation en architecture, est l'un des trois fondateurs de L'Abri, à Montréal. Cet atelier offre une variété de services, dont la conception et la réalisation de projets de rénovation ou de construction. Alexandre Désourdy, 28 ans, a grandi à Bromont et c'est pendant son secondaire qu'il a rencontré Francis Pelletier. À 22 ans, il a entrepris des études à l'Université Concordia, tout en poursuivant un boulot dans le milieu de la réno. «J'ai pris goût à la charpenterie et réalisé que je préférais vivre à la campagne.» Après avoir acquis un terrain à Bolton-Ouest, il s'est lancé dans la construction de sa maison. Depuis trois ans, l'apprenti charpentier-menuisier travaille pour Construction Bruno Robert.

MINIMALISME RUSTIQUE 

Loin du tape-à-l'oeil, la maison d'Alexandre Désourdy est dominée par la simplicité et le bois. Un projet qui va à l'essentiel et qui est empreint d'un minimalisme aux accents rustiques. «La plus grande qualité de ce projet contemporain réside dans son extrême simplicité. C'est une habitation qui "fonctionne" bien, qui durera et dans laquelle on ne se sent jamais à l'étroit», affirme Francis Pelletier. L'une des exigences d'Alexandre était celle de construire une petite maison carrée ou rectangulaire, avec le moins de coins possible «car ça augmente les coûts et le travail», dit-il. «Je suis allé voir Francis et on a parlé d'un concept de maison-chalet de style rustique, mais moderne, un rien scandinave», ajoute-t-il. «Le projet habite humblement le paysage. Sa forme simple et son revêtement uniforme de pruche participent à son effacement», résume-t-on à L'Abri.

PLEIN LA VUE 

L'élément de «luxe» du projet? La très grande baie vitrée en aluminium. Mise en place dans la façade la plus élevée de l'habitation, elle exalte la beauté de la nature environnante. Ses dimensions sont de 18 pi de hauteur sur 10 pi de largeur. «Nous avons tenté de trouver un juste équilibre entre les trois ouvertures en façade sud», rappelle Francis Pelletier. Étudiée, la disposition des meneaux fait écho au côté linéaire du revêtement extérieur. «Surtout, ils n'obstruent pas la vue de ceux qui se trouvent à l'intérieur, qu'ils soient assis ou debout», souligne Julien Latour, vitrier et bon ami d'Alexandre Désourdy.

L'ORGANISATION DE L'ESPACE 

«Au rez-de-chaussée, explique Francis Pelletier, la distribution des pièces s'articule autour de l'escalier.» Celui-ci délimite, d'une part, les espaces de vie, qui occupent la partie sud, baignée de lumière en raison de la baie vitrée double hauteur et de l'ouverture comportant deux panneaux vitrés coulissants. De l'autre côté de l'escalier se trouvent, dans la partie nord, les espaces de service, dont le vestiaire, les toilettes et la salle de lavage. Notez: les plafonds de 8 pi de haut de la cuisine et de la salle à manger ne sont pas lambrissés, mais en gypse blanc. «Afin d'alléger l'aménagement et faire contrepoids à la dominance du bois», précise Francis Pelletier.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La façade exposée au sud est largement fenêtrée. Remarquez l'aspect particulier des soffites: «Des soffites en aluminium auraient gâché le look rustique et ne concordaient pas avec l'ensemble. Alors j'ai imaginé une méthode: j'ai mis deux épaisseurs de moustiquaire, qui sont fixés aux corniches avec des lattes», détaille Alexandre Désourdy.

L'EFFET «WOW» 

L'aménagement d'un espace double hauteur compte parmi les tactiques architecturales qui produisent beaucoup d'effet. «À l'étage, cet effet "wow" est amplifié lorsque l'on sort de la chambre d'amis, aux dimensions plutôt standards, et que l'on découvre la double hauteur», fait remarquer Francis Pelletier. Bref, un contraste impressionnant est créé. Sans compter le garde-corps en verre trempé qui n'entrave aucunement la vue sur l'espace et le paysage. En prime, la sensation de hauteur est accentuée par le tuyau du poêle, qui semble infini.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le point de vue, saisissant, que l'on a en sortant de la chambre d'amis, actuellement occupée par une colocataire, à l'étage.