(Londres) Leonid Volkov, ex-bras droit de l’opposant russe Alexeï Navalny mort en détention en février, et lui-même agressé en mars en Lituanie, a promis de ne « jamais abandonner » la lutte contre le président Vladimir Poutine malgré les menaces, selon des extraits d’une interview dévoilés samedi par la BBC.

M. Volkov, 43 ans, a rapporté dans cet entretien qui doit être intégralement diffusé dimanche que l’ancien leader de l’opposition russe avait demandé à ses proches « de ne jamais abandonner et de continuer le travail… pour vaincre Poutine et construire la belle Russie du futur ».

Tenir cette promesse est « la seule manière de préserver son héritage, et de faire en sorte que son sacrifice ne soit pas vain », a déclaré Volkov, interrogé en visioconférence par la BBC.

Il s’agit de sa première interview télévisée depuis l’agression au marteau du 12 mars devant son domicile de Vilnius, en Lituanie, où l’opposant vit en exil.

Lors de cette attaque, un individu avait brisé la vitre de sa voiture et l’avait aspergé de gaz lacrymogène avant de le frapper avec un marteau, a-t-il raconté. Il avait dû être brièvement hospitalisé.

Le message de cette agression était « nous savons où vous vivez, nous pouvons vous tuer, nous sommes derrière vous », a-t-il estimé.

Les autorités polonaises avaient par la suite indiqué avoir arrêté et placé en détention un commanditaire biélorusse « travaillant pour les Russes » et les deux auteurs de l’opération, de nationalité polonaise.

L’agression contre M. Volkov avait eu lieu moins d’un mois après la mort le 16 février d’Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique russe, où il purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme », et quelques jours avant l’élection qui a entériné le maintien au pouvoir de Vladimir Poutine.  

Léonid Volkov, qui était président de la fondation anti-corruption d’Alexeï Navalny jusqu’en 2023, a dépeint l’opposant comme « un véritable héros ».

Sa mort est une « blessure ouverte », et l’opposition russe peinera à le remplacer, a-t-il reconnu, même si la veuve de l’opposant, Ioulia Navalnaïa, s’est montrée en « nouvelle cheffe charismatique ».

Il a également appelé les pays occidentaux à accroître leur soutien à l’Ukraine, et à accentuer « la pression militaire, économique, politique » sur Vladimir Poutine, investi en mai pour un cinquième mandat.