(Paris) Les huit principaux syndicats de France se sont accordés sur une nouvelle journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites, le jeudi 16 février, les syndicats entendant maintenir la pression sur le gouvernement d’Emmanuel Macron après la manifestation annoncée samedi.

« L’intersyndicale réunie ce jour a décidé d’une journée nationale d’action interprofessionnelle le 16 février », a déclaré mercredi à l’AFP Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa, au nom de l’intersyndicale.

La troisième journée de mobilisation, mardi, a réuni 757 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur, « près de deux millions » selon les organisateurs, des chiffres en deçà des précédentes journées, les 19 et 31 janvier.

Une quatrième journée est prévue samedi dans toute la France. La manifestation parisienne s’ébranlera samedi à 13 h locales de la place de la République en direction de la place de la Nation, selon la CGT.

Les syndicats espèrent une mobilisation plus forte samedi, présentée comme la mobilisation de ceux qui ne pouvaient pas venir manifester lors des précédentes journées d’action, menées en semaine.

Interviewé mercredi sur la chaîne BFMTV, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dit espérer samedi une « très forte mobilisation » et appelé chacun à « aller manifester massivement avec toute la famille ».

« Si le gouvernement persiste dans la voie qui est la sienne aujourd’hui, il fait une faute démocratique qu’il paiera très cher. “Qu’il paiera très cher”, ça s’appelle pas une menace, ça s’appelle un avertissement collectif », a-t-il ajouté.

Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, a de son côté estimé sur LCI qu’il fallait « hausser le ton » face à l’exécutif et qu’il y avait « besoin de décider de grèves, c’est ce que font les raffineurs, c’est ce que font les cheminots, d’autres y réfléchissent aussi ».

« Parce qu’on n’a pas le choix. Face à un gouvernement qui n’écoute rien, un président de la République qui est convaincu qu’il a raison tout seul, il faut montrer plus de détermination », a-t-il dit.

Deux premières journées de manifestations les 19 et 31 janvier avaient réuni chaque fois plus d’un million de protestataires selon la police, plus de deux millions selon les organisateurs, contre ce projet impopulaire d’après les sondages et dont la mesure phare est un recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, dans un pays de quelque 67 millions d’habitants.

Les grévistes du groupe TotalEnergies ont reconduit mercredi matin leur mouvement contre le projet de réforme des retraites du gouvernement dans la plupart des raffineries du groupe, selon le syndicat CGT. Et la circulation des trains restent perturbée.