À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine, un classique du quartier Ahuntsic qui vieillit bien : Le St-Urbain.

Pourquoi en parler ?

Quel est le secret des tables qui durent et qui le font avec grâce et pertinence ?

Ce qui m’a d’abord donné le goût de visiter (pour la première fois, je l’admets) Le St-Urbain, établi en 2008 dans le quartier Ahuntsic, c’est lorsque l’établissement a revu ses prix à la baisse. Alors que sortir au resto est de plus en plus un luxe, j’ai voulu constater comment cela se concrétisait.

Qui sont-ils ?

Le chef Marc-André Royal est de ces personnes qui semblent avoir une réserve d’énergie inépuisable. Durant la pandémie, il n’était pas dans le camp des découragés et des pessimistes, mais dans celui de ceux qui se sont relevé les manches et qui se sont adaptés. Je me souviens des croissants arc-en-ciel de sa boulangerie La Bête à pain qui, tout à coup, étaient apparus dans mes réseaux sociaux. Le genre de truc qui fait sourire à travers une période sombre.

  • Le chef Marc-André Royal

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le chef Marc-André Royal

  • Les copropriétaires Chantal Gervais et Marc-André Royal, en compagnie de Lindsay McLaren, chef de cuisine

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    Les copropriétaires Chantal Gervais et Marc-André Royal, en compagnie de Lindsay McLaren, chef de cuisine

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En plus d’être un chef aguerri – il y a Le St-Urbain, son bébé, et la grande famille de La Bête à pain (Ahuntsic, Griffintown, Laval et une quatrième succursale bientôt) –, Marc-André est un passionné de chasse, de pêche et de plein air. Depuis le début, sa partenaire est Chantal Gervais, à la gestion et à la carte des vins. Au St-Urbain, il est appuyé depuis cinq ans par la chef de cuisine Lindsay McLaren et par une équipe fidèle – il y a du personnel en salle à ses côtés depuis le premier jour !

Notre expérience

Ce côté familial tissé serré se sent dès qu’on met les pieds au St-Urbain. En ce vendredi soir de fin d’avril, la salle à manger est remplie, le bruit des conversations, du tintement des verres et de l’action dans la cuisine ouverte forment un doux brouhaha qui me rend immédiatement de bonne humeur. Oui, la vibe est bonne, ici.

Avec son allure bistro élégante, mais assez simple, son ardoise au mur énumérant les plats du jour, l’esthétique de la salle à manger du St-Urbain a quelque chose d’assez intemporel, de réconfortant. Un endroit à l’abri du tumulte, où on vient visiter de vieux amis. C’est sans doute grâce à cela que l’endroit peut compter sur une clientèle fidèle, indéfectible, même.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Les produits de saison du Québec sont à l’honneur.

La cuisine servie ici est quelque part entre la cuisine bistro et de marché. Le chef s’approvisionne notamment chez Ferme de rue, une ferme urbaine située tout près, lui permettant de compter sur des produits maraîchers d’une grande fraîcheur. Vous y verrez défiler un après l’autre les produits de saison. Lors de notre passage, têtes de violon, crevettes, crabe des neiges et flétan, notamment, étaient en vedette.

Et cette baisse de prix ? Elle s’exprime notamment dans des entrées plus simples, mais gourmandes. À 12 $ chacune : des croquettes de truite fumée avec aïoli épicé – toutes tendres sous leur extérieur croustillant – ou alors ces crevettes nordiques fraîchement débarquées, à décortiquer et à plonger dans un aïoli au curcuma et au citron, un délice tout simple, mais ô combien satisfaisant, à manger avec les doigts.

Le crabe des neiges est un produit de luxe ; l’assiette est plus onéreuse, à 22 $, mais je ne regrette pas une seconde d’avoir succombé à cette salade où le délicat goût du crustacé est sublimé par l’ajout d’herbes, dont du cerfeuil. C’est frais, acidulé, très savoureux.

En plat principal, j’ai trouvé le flétan un peu trop cuit. Dommage, car les accompagnements – têtes de violon toutes vertes et tendres, purée d’asperges et mousse au miso – étaient impeccables. Mais j’ai adoré les gnocchis de ricotta avec champignons sauvages, moelleux comme un nuage.

Repus, on doit passer la ronde des desserts, même si les longs filaments de beignets chauds, sauce caramel et fleur de sel, un classique de cette table, nous font de l’œil. On se reverra, St-Urbain !

À boire

  • Au premier plan, un old fashioned Pomamaro (liqueur Léo du Québec, amaro, jus de pomme) et, derrière, un martini Île d’Orléans (vodka, liqueur de cassis de l’île d’Orléans, jus d’ananas)

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Au premier plan, un old fashioned Pomamaro (liqueur Léo du Québec, amaro, jus de pomme) et, derrière, un martini Île d’Orléans (vodka, liqueur de cassis de l’île d’Orléans, jus d’ananas)

  • Les vins en biodynamie occupent une belle place sur la carte, ainsi que quelques quilles québécoises.

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Les vins en biodynamie occupent une belle place sur la carte, ainsi que quelques quilles québécoises.

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La carte des vins propose un beau mélange de cuvées plus classiques avec quelques vins d’artisan et québécois. Les vins bio ou en biodynamie occupent une place privilégiée. Nous avons dégusté le Blanc-Sain, un chardonnay bio d’Arnaud Combier – habituellement pas mon cégage préféré, mais dont le côté beurré était équilibré par une belle fraîcheur. L’endroit propose aussi quelques cocktails mettant en valeur des alcools et des produits locaux.

Prix

Entrées variant de 12 $ à 24 $, entremets comme un consommé avec cappelletti au canard ou salade verte à 14 $, plats plus costauds entre 26 $ et 34 $ ; 12 $ pour les desserts. Pas envie de choisir ? La cuisine s’occupe de vous pour 95 $, en cinq services.

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La terrasse du St-Urbain est désormais ouverte.

Bon à savoir

La salle à manger peut accueillir les personnes à mobilité réduite. Très peu de choix végétariens, mais les pescétariens seront ravis. La terrasse ensoleillée est désormais ouverte. En action du mercredi au samedi en soirée, et nouvellement pour les dîners les jeudis et vendredis. Réservations recommandées.

96, rue Fleury Ouest, Montréal

Consultez le site du restaurant Le St-Urbain