La vaste majorité des restaurants sont fermés, mais certains ont décidé de rester ouverts pour offrir des mets à emporter ou à faire livrer. Ainsi, La Presse ne publiera plus de critique resto pour quelque temps. Toutefois, vous pouvez consulter notre liste, au bas du texte, d’établissements qui proposent toujours de bons repas. Avant de se dire à bientôt, notre critique de restaurants Marie-Claude Lortie vous parle de son expérience de plats livrés par Pastaga. 

Martin Juneau, du restaurant Pastaga dans la Petite Italie, a été un des premiers à répondre à l’appel du « prêt-à-emporter » dès que la mise en pause du Québec a été décrétée par le gouvernement.

Tout de suite, il a commencé à l’annoncer sur les réseaux sociaux de façon plutôt humoristique. « Nous avons un plan de sécurité gastronomique (baptisé SOUVID-19), pour vous ! »

Rapidement les plats ont été mis en marché : lasagne, caris, quiches. Pour seulement 1 $ lorsque le plat est combiné avec un achat de bouteille de vin. Le menu change chaque jour et la dernière fois que j’ai regardé, il y avait du crabe.

C’est donc là que j’ai décidé de commander de la nourriture cette semaine.

Le processus commence sur le site web du restaurant pour voir le menu.

Après, on appelle. On peut le faire entre 11 h et 19 h, tous les jours. Les commandes sont prêtes une heure après le coup de téléphone. Le tout ferme à 20 h.

J’avoue que je suis tombée plusieurs fois sur un répondeur, où on ne doit pas laisser de message. Mais insister pour avoir finalement une réponse humaine n’a pas été si pénible que ça, si on compare, mettons, avec une compagnie aérienne ou un assureur. 

Et une fois en conversation avec un Homo sapiens, j’ai pu non seulement passer ma commande et payer, mais aussi me faire conseiller un vin. Un chardonnay orange. À 60 $ la bouteille, cependant, c’était chouette que la lasagne ne coûte que 1 $.

J’aurais pu commander mon repas par l’intermédiaire d’Uber Eats et me faire livrer le tout à la maison. J’ai préféré abuser de la gentillesse du père de mes enfants en lui demandant de faire le détour pour ramasser le tout et me livrer à la fois mes rejetons et leur repas. 

Tout est arrivé à la maison en bonne et due forme et à part peut-être les éléments croquants du moelleux au chocolat, tout avait parfaitement bien voyagé.

Qu’a-t-on mangé ?

D’abord une délicieuse soupe aux « légumes » et à la sarriette, où j’ai détecté de la tomate et de la carotte, un peu comme de la bonne sauce tomate pour les pâtes, mais en version liquide. Bien assaisonnée. Juste assez salée. Une soupe réconfortante parfaite pour la saison.

Dans ma commande, il y avait aussi de la quiche lorraine vraiment classique, donc œufs, lardons, élégante, comme on en trouve trop peu souvent. Également, de petites lasagnes à la bolognaise, qui ne réinventent pas la roue, mais qui sont bien moelleuses et savoureuses. Si les pâtes avaient été un peu moins cuites, est-ce que j’aurais été plus heureuse ? Peut-être.

Aussi au menu ce jour-là, un plat de riz avec cari de lentilles et une garniture de coriandre. Là encore, le genre de plat qui se prête bien au fait d’être réchauffé une fois rendu à la maison, mais où le riz aurait pu être juste un tantinet plus al dente.

Pour le dessert, on a englouti des truffes au yuzu, très légères, avec un petit craquant extérieur dont j’aimerais connaître la technique ainsi que le crémeux au chocolat, un classique de la maison composé d’une sorte de croisement entre la ganache et la mousse, bien riche, et d’une garniture de type crumble.

Tout ça n’est pas donné : 153 $ tout compris, avec la bouteille de vin. Mais ça nous a nourries, à trois, pendant trois jours. Et c’était très bon. On remet ça ? Oui.

Pastaga. 6389, boulevard Saint-Laurent, Montréal. 438 381-6389.

Plats divers de 5 $ à 23 $.

> Consultez le site web du restaurant : https://www.pastaga.ca/

> Consultez l’article de La Presse sur les établissements qui offrent toujours des repas