Une foule d’ingrédients peuvent être utilisés pour élaborer un amaretto. Peu importe ceux choisis, les liqueurs d’amande et noyau ont toutes un trait en commun : elles accompagnent à merveille le chocolat.

« L’amaretto est la reine des liqueurs italiennes », dit d’emblée le producteur des Spiritueux Iberville, Mario D’Amico. Né au Québec d’un père originaire de l’Italie, le distillateur connaît bien cette liqueur au goût d’amande. Il a d’ailleurs participé à la création du premier amaretto québécois, Avril, lancé en 2018 en partenariat avec la distillerie Marianna.

Amaretto signifie « le petit amer » en italien. Cette liqueur se caractérise cependant davantage par sa douceur que par son amertume.

« C’est gentil en bouche, ajoute M. D’Amico. Personne ne fait de grimaces quand il goûte, contrairement à d’autres liqueurs amères. »

La boisson italienne Disaronno est la plus connue de toutes et sans doute la plus ancienne. Son étiquette stipule qu’elle a été créée en 1525.

Aujourd’hui, une dizaine de distillateurs québécois commercialisent leur interprétation de cette liqueur. Car puisque le terme « amaretto » n’est pas encadré par un cahier des charges, sauf aux États-Unis où il existe une définition nationale, les producteurs ont le champ libre dans le choix de l’édulcorant et des aromates.

Seul incontournable : l’arôme dominant doit rappeler celui du noyau d’amande.

L’amaretto était, au départ, produit avec des amandes qui étaient broyées, puis infusées dans l’alcool neutre. Au bout de quelques semaines, les noix étaient retirées et le sucre, ajouté.

Or, l’ingrédient original, l’amande, n’est presque plus utilisé de nos jours. De nombreux distillateurs l’ont mis de côté afin d’éviter tout risque pour les allergies aux noix. Ils privilégient davantage l’extrait ou le noyau d’abricot.

« Ça a le même goût et les mêmes arômes que l’amande », explique le cofondateur de la distillerie O’Dwyer, Michael Briand.

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Le chocolatier Érico, à Québec, propose un chocolat à l’amaretto.

Accord chocolaté

L’amaretto se démarque des autres alcools par sa polyvalence. En plus de se déguster sur glace ou en cocktail, cette liqueur s’intègre en cuisine dans une panoplie de desserts. C’est le cas du classique tiramisu.

Plusieurs distillateurs se sont inspirés du mélange entre le chocolat et l’amaretto dans le choix de leurs aromates. Alpha Tango, à Rouyn-Noranda, Wabasso à Trois-Rivières et la distillerie des Appalaches à Lévis utilisent toutes du chocolat dans la fabrication de leur amaretto.

Si les distillateurs louangent le mariage des deux arômes, les chocolatiers aussi.

Chocostyle, dont la fabrique est située à Mont-Blanc, dans les Laurentides, commercialise un bonbon de chocolat garni de liqueur d’amande, tout comme Érico, une chocolaterie de Québec.

L’amaretto ajoute une profondeur de saveur et un équilibre subtil entre amertume et douceur du chocolat.

Virgil Rubini, directeur général de Chocostyle

De manière générale, pour que l’accord avec le chocolat fonctionne, il faut que la boisson choisie soit aussi sucrée que le dessert. Cette règle est plus facile à respecter avec l’amaretto qu'avec le vin, par exemple. Selon la définition d’une liqueur, celle-ci doit contenir un minimum de 100 grammes de sucre par litre.

Le plus difficile reste de choisir sa bouteille.

Amaretto québécois à découvrir

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Distillerie Vent du Nord Amaretto Quirel

Saveurs du terroir

La distillerie Vent du Nord, à Baie-Comeau, rêvait d’élaborer un amaretto, mais elle voulait utiliser des ingrédients locaux. Ainsi, ce n’est pas l’amande, mais plutôt la noisette du Québec qui parfume sa liqueur. Les noix macèrent dans l’alcool avec des pommes cueillies près de la distillerie. Le tout est ensuite vieilli six mois dans un fût ayant contenu du rhum. La distillerie ajoute enfin un peu de sucre, mais très peu. Cette caractéristique se remarque dans la texture beaucoup moins sirupeuse que celle des autres liqueurs. Privilégiez un chocolat avec une teneur en cacao plus élevée afin de créer un accord parfait.

Distillerie Vent du Nord Amaretto Quirel, code SAQ : 15146977, 26,35 $ (500 ml)

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O’Dwyer Dartmouth Amaretto

Hommage

Les parfums terreux de lichen nous surprennent au départ lorsque nous plongeons le nez dans le verre. Puis, il suffit de goûter pour être séduit par la complexité de la liqueur. Installée à Gaspé, la distillerie O’Dwyer a voulu rendre hommage au consulat italien, qui était présent en Gaspésie au XIXe siècle, avec sa liqueur d’amande. En plus du lichen, elle utilise des framboises et de la vanille pour aromatiser sa boisson. Moins sucrée que d’autres liqueurs, elle a une texture soyeuse qui accompagne le cacao avec brio.

O’Dwyer Dartmouth Amaretto, code SAQ : 14731947, 35,50 $ (700 ml)

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Amoretto Di Wabasso

Accord parfait

L’amande rappelle parfois le goût de la cerise. La raison est simple : les deux ingrédients partagent une molécule en commun, le benzaldéhyde. Wabasso a misé sur le profil aromatique commun des deux aliments pour créer une liqueur d’amande qui rappelle le chocolat « Cherry Blossom ». Pour ce faire, la distillerie a utilisé du cacao ainsi que des écorces d’orange et le poivre des dunes. La liqueur est délicieuse et s’agence à merveille avec le chocolat, à condition d’y aller avec modération, car elle est très douce.

Amoretto Di Wabasso, code SAQ : 15131716, 35 $ (700 ml)

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Miele

Douceur de miel

Le distillateur Mario D’Amico réunit ses deux cultures dans son amaretto. Inspirée de ses racines italiennes, la liqueur est conforme aux attentes et sent l’amande douce. Plutôt que d’utiliser le sucre de canne, Mario D’Amico a choisi un édulcorant local : le miel d’Anicet. Celui-ci apporte des notes florales et de fruits rouges qui rendent la boisson digeste.

Miele, code SAQ : 14182407, 33 $ (750 ml)

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