(Québec) La tempête Fiona « frappe fort » dans l’est du Québec, mais elle s’avère « moins pire » que prévu, soutient François Legault, qui promet d’aider financièrement les sinistrés pour les dégâts qui ne sont pas couverts par des assurances. « On peut penser qu’il y a un lien avec les changements climatiques », ajoute-t-il tout en refusant de s’engager à accorder des sommes supplémentaires aux villes pour s’y adapter.

Samedi midi, à titre de premier ministre, François Legault s’est rendu dans les locaux du Centre des opérations gouvernementales (COG) afin de faire le point sur la tempête Fiona.

Après avoir suspendu sa campagne vendredi soir en raison de Fiona, il remettra son chapeau de chef de la Coalition avenir Québec samedi après-midi et reprendra sa tournée électorale. Il rencontrera le maire de Québec, Bruno Marchand.

Environ 7500 clients d’Hydro-Québec sont privés d’électricité aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie. La Basse-Côte-Nord sera frappée en soirée, jusqu’à demain matin. De forts vents et des vagues importantes causent des dommages. Une trentaine de personnes, dont des sinistrés, se trouvent dans l’un des centres d’hébergement aménagés aux Îles. On ne déplore aucun blessé grave, aucune perte de vie.

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« On pensait que la trajectoire se dirigeait sur les Îles. C’est passé jusqu’à côté des Îles. C’est moins pire que ce qu’on pensait (vendredi soir), mais ça a quand même frappé fort. Il ne faut pas minimiser la situation », a affirmé M. Legault en conférence de presse, en compagnie de la ministre sortante de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, et des responsables du ministère. Mme Guilbault devrait se rendre aux Îles-de-la-Madeleine dimanche.

Dans le cadre de sa campagne, François Legault a prévu faire escale dans l’archipel lundi, un arrêt prévu de longue date et toujours à l’horaire. « On pourra en même temps constater la situation », a dit M. Legault.

« C’est trop tôt pour faire le bilan complet des dégâts parce c’est encore en place actuellement. Je veux rassurer les Québécois qui vivent là-bas : tout ce qui n’est pas assurable par des assurances régulières, on va essayer d’avoir un programme pour combler la différence. Je ne veux pas que les gens s’inquiètent pour les biens matériels. »

Un lien avec les changements climatiques

« Je pense qu’on le voit partout dans le monde, oui, on peut penser qu’il y a un lien avec les changements climatiques, a répondu François Legault aux journalistes. C’est pour ça qu’on a un plan pour une économie verte » qui prévoit des fonds de sept milliards d’ici 2027.

La semaine dernière, François Legault rouvrait la porte qu’il avait rapidement fermée plus tôt dans la campagne à la demande des grandes villes pour conclure un « pacte vert » afin de répondre à leurs besoins évalués à 2 milliards par année pour s’adapter aux changements climatiques.

Or, il a expliqué samedi qu’un gouvernement caquiste n’ajouterait pas de sommes supplémentaires aux sept milliards en cinq ans prévus dans son plan. « On pense que les fonds sont suffisants », a-t-il dit. Les villes bénéficieraient selon lui d’une part des sept milliards qui sont prévus au plan dans les domaines du transport et des bâtiments, par exemple. Selon lui, l’État n’a pas les moyens de répondre à la demande des villes, 10 milliards en cinq ans.

Duhaime refuse de faire le lien

« Ce n’est pas une tempête qui annonce un changement », a affirmé le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, lors d’un point de presse samedi après-midi. Il estime qu’il est « hasardeux de commencer à associer le climat » à la tempête qui s’abat sur les Îles-de-la-Madeleine.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime

« Il faut faire très attention, a-t-il indiqué. Il y a toujours eu des tempêtes. Il y en aura toujours. C’est la fréquence qui va changer quelque chose, mais cette tempête-ci est-ce que oui ou non elle est le résultat des changements climatiques, il faut mettre un gros bémol. »

Dans sa plateforme électorale, le PCQ reconnaît l’existence des changements climatiques. Son chef refuse toutefois d’avancer une cible de réduction des gaz à effet de serre. Les conservateurs proposent d’exploiter les hydrocarbures au Québec afin de financer des mesures de lutte et d’adaptation aux changements climatiques sans préciser quelles sommes y seraient allouées. Pressé par La Presse de donner des exemples concrets, M. Duhaime a cité l’électrification des transports.

Dans son cadre financier, le parti prévoit éliminer progressivement les subventions aux véhicules électriques qu’il évalue à 2 milliards sur cinq ans. Il financerait à même le Fonds vert des mesures de mitigation à l’effet des changements climatiques si elles sont justifiées par la hausse des températures au lieu de financer « des projets visant à combattre des effets assumés ou projetés ».