(Saint-Georges) La Coalition avenir Québec (CAQ) poursuit mardi sa stratégie d’annoncer au compte-gouttes les mesures de son « bouclier » pour aider les Québécois face à l’inflation. La troisième mesure du plan caquiste vise à bonifier l’aide financière accordée aux aînés.

S’il est élu le 3 octobre, le chef caquiste François Legault promet d’augmenter le montant maximal versé aux personnes âgées de 70 ans et plus à un montant maximum de 2000 $ par année (pour une personne ayant un revenu de moins de 24 195 $). L’aide maximale actuelle est de 411 $. Le montant donné variera en fonction du revenu.

« Cette aide-là va être donnée à tous les aînés qui ont un revenu inférieur à 64 195 $. […] On va donner un crédit d’impôt remboursable, ça veut dire que l’on paie de l’impôt ou non, on va recevoir un montant de 2000 $ quand le revenu s’élève à moins de 24 195 $, puis [ce montant] va graduellement diminuer [entre un] revenu de 24 195 $ et 64 195 $ », a détaillé mardi M. Legault lors d’un point de presse en Beauce.

Selon la CAQ, cette mesure aiderait les aînés à faibles revenus à faire face à l’inflation. Elle coûterait au gouvernement 1,6 milliard annuellement.

« Pour 2022, le revenu moyen des aînés de 70 ans ou plus atteignait près de 42 000 $. Toutefois, ce revenu n’est pas réparti uniformément, car 47 % des aînés de 70 ans et plus ont un revenu inférieur à 25 000 $. D’ailleurs, parmi les 1,3 million d’aînés de 70 ans ou plus au Québec, près de 100 000 (8 %) sont des personnes ayant un revenu inférieur à 15 000 $ », affirme la CAQ.

Lundi, M. Legault a annoncé les deux premières mesures de son plan d’aide à l’inflation en proposant de baisser d’un point de pourcentage les deux premiers paliers d’impôt dès 2023 et d’envoyer un chèque allant de 400 à 600 $ en décembre aux Québécois.

L’ombre de Duhaime suit Legault en Beauce 

Depuis qu’il est arrivé en Beauce, François Legault a ajouté un mot à son vocabulaire : liberté. Que ce soit lundi dans un rassemblement militant, ou encore mardi en rencontrant des aînés à l’extérieur d’une résidence pour personnes âgées, le chef caquiste affirme sans détour qu’il comprend la colère de certains citoyens envers les mesures sanitaires. « On a fait ça pour sauver des vies », répète-t-il à qui veut l’entendre.

Dans la région de Chaudière-Appalaches, les critiques portées par Éric Duhaime du Parti conservateur, qui condamne sévèrement depuis des mois les mesures sanitaires imposées par le gouvernement Legault, semblent coller auprès d’une partie de l’électorat. Le site de projections électorales Qc125 estime que les candidats conservateurs talonnent les députés sortants caquistes de Beauce-Sud et de Beauce-Nord dans la course vers le scrutin du 3 octobre prochain.

« Des gens, avec raison, étaient tannés des mesures. Je les comprends. […] Il y avait [aussi] un message porté par certaines personnes, irresponsable, donc je comprends que les gens étaient tannés. Mais quand on est un leader, un chef de parti, on a aussi des responsabilités », a déclaré M. Legault dans une attaque à peine voilée envers son adversaire conservateur.

Quand on est un leader, un chef de parti, je pense qu’on a une certaine responsabilité. On ne peut pas profiter d’une crise comme celle-là pour essayer de gagner des votes avec des positions qui sont irresponsables.

François Legault

Le chef caquiste prend la route mardi pour se rendre en Estrie où il visitera une usine de Lac-Mégantic. Il ira ensuite faire un bain de foule à Sherbrooke dans un rassemblement militant avant de se diriger vers Montréal en fin de journée. M. Legault a assuré qu’il menait la campagne électorale comme il l’entend, malgré les mesures de sécurité accrues. Il a invité ses adversaires de ne pas parler publiquement des discussions avec la Sûreté du Québec (SQ) pour protéger les élus et les candidats à l’élection.

Abonnez-vous à notre infolettre Le bulletin électoral