(Gaspé) Le chef bloquiste Yves-François Blanchet ne consultera pas son caucus sur une position officielle concernant le troisième lien, ce projet de tunnel entre Québec et Lévis.

M. Blanchet avait déjà exprimé une opinion personnelle favorable à ce chantier controversé.

Mais en point de presse lundi matin à Gaspé, il a laissé entendre qu’il n’est pas nécessaire d’en discuter avec les membres actuels ou futurs de son groupe parlementaire afin d’ébaucher une position officielle du caucus.

« Je n’ai pas besoin d’avoir la position de mon caucus pour confirmer la position que ce sont les compétences du Québec, on est déjà pas mal tous du même avis », a-t-il déclaré en conférence de presse à Gaspé.

Cet engagement du gouvernement Legault relève non pas d’Ottawa mais du Québec, qui fait des évaluations environnementales, qui mène les consultations, qui doit obtenir l’acceptabilité sociale, qui doit définir un projet aussi écologique que possible, a-t-il plaidé.

Le Nouveau Parti démocratique s’est employé à compiler des déclarations de candidats bloquistes qui se sont déjà exprimés contre le troisième lien par l’entremise des réseaux sociaux.

Simon-Pierre Savard-Tremblay (Saint-Hyacinthe-Bagot), Christian Hébert (Portneuf-Jacques-Cartier) et Yves Destroismaisons (Argenteuil-La Petite Nation) ont déjà émis des opinions contre le projet de tunnel Québec-Lévis du gouvernement Legault.

Rappelons qu’il y a quelques semaines, la campagne du Bloc avait été plombée par les déclarations de M. Blanchet sur cet enjeu. Il avait laissé échapper que ce projet avait pour lui un réel potentiel « écologique ».

Les troupes souverainistes paraissent divisées sur cet enjeu. Le Parti québécois a rejeté catégoriquement ce mégaprojet de 10 milliards défendu par le gouvernement Legault, le qualifiant d’« insensé » et d’indéfendable sur le plan de la protection de l’environnement.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a affirmé qu’il ne ferait aucun commentaire relié à la campagne électorale fédérale.

Des sources au PQ n’ont pas caché leur malaise à La Presse Canadienne, jugeant que M. Blanchet avait commis une « bourde » en tournant le dos à son parti frère pour préférer s’aligner sur la position du gouvernement Legault.