(Mississauga) Si François Legault veut donner son appui aux conservateurs parce qu’il veut moins de conditions de la part du gouvernement fédéral, c’est son choix, mais il recevra moins d’argent de leur part, dit le chef libéral Justin Trudeau.

Réagissant à la sortie fort remarquée du premier ministre du Québec, qui a semblé donner son appui à un gouvernement conservateur minoritaire, M. Trudeau a déclaré que « M. Legault semble faire le calcul que de recevoir moins pour les Québécois avec moins de conditions, c’est mieux que d’en recevoir plus pour les choses dont on a besoin ».

Il a pris l’exemple des six milliards sur cinq ans, sans condition, qui seront envoyés à Québec en vertu d’une entente sur les garderies. Les conservateurs, eux, n’enverront pas cette somme. « Ben, c’est facile de mettre zéro condition sur zéro dollar ! » a lancé M. Trudeau, en marge d’une annonce à Mississauga, en Ontario.

Le chef conservateur, Erin O’Toole, promet plutôt des crédits d’impôt remboursables pour les parents qui envoient leurs enfants à la garderie — une promesse qui ne créera pas de nouvelles places, dénoncent les libéraux.

Le chef libéral est également d’avis que « M. Legault, évidemment, peut partager sa vision du fédéralisme », mais que les valeurs des Québécois sont plus alignées avec celles du Parti libéral selon lui, notamment sur l’interdiction des armes d’assaut et la lutte aux changements climatiques.

« Les premiers ministres des provinces ont une job à faire. Mais le gouvernement fédéral et le premier ministre du Canada ont une job à faire aussi. Et on ne pas toujours être parfaitement alignés, mais on se rejoint sur une chose : il faut se battre tous les jours pour livrer pour les Québécois, pour les Canadiens. Et c’est ce que j’ai fait », a déclaré le chef libéral.

La bataille de l’Ontario

M. Trudeau était de passage dans le Grand Toronto pour une deuxième journée d’affilée après le débat en anglais. Et c’est sans compter ses nombreux arrêts dans la région et en Ontario depuis le début de la campagne.

PHOTO CARLOS OSORIO, REUTERS

Justin Trudeau salue des partisans libéraux à Mississauga, en Ontario, samedi.

En réponse à un journaliste qui lui faisait remarquer qu’il avait visité trois circonscriptions libérales sur quatre depuis la veille, M. Trudeau s’est braqué.

« C’est comme de poser la question si Erin O’Toole ne devrait jamais faire campagne en Alberta ou en Saskatchewan parce qu’il a des comtés facilement gagnables là, a-t-il réagi. Pour moi, on doit travailler avec tous les Canadiens et ne prendre personne pour acquis. »

Signe que l’Ontario est un terrain fertile pour libéraux et les conservateurs, MM. Trudeau et O’Toole étaient dans le coin de Whitby au même moment, vendredi soir.

« C’est vrai qu’il y a un petit défi pour le Parti libéral de trouver des circonscriptions qu’on n’a pas dans la région de Toronto […], mais on a visité déjà, je pense, toutes les circonscriptions dans la grande région qu’on n’a pas eues », a ajouté M. Trudeau.

La tournée libérale se rendra ensuite dans des circonscriptions bloquistes sur la Rive-Sud de Montréal.