(Sherbrooke) Le Bloc québécois demande aux chefs de parti qui aspirent à former le prochain gouvernement fédéral de s’engager de façon « solennelle, sur l’honneur », à assurer le rapatriement du blogueur saoudien Raif Badawi au Québec, dans les semaines qui suivront les élections.

C’est l’exigence fixée par le chef bloquiste Yves-François Blanchet vendredi soir.

Il a pris part vendredi soir à Sherbrooke à la 350e veillée hebdomadaire en soutien à Raif Badawi, en compagnie de sa candidate dans cette circonscription, Ensaf Haidar, l’épouse de M. Badawi.

Le rassemblement était constitué d’une soixantaine de personnes devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour demander la libération du blogueur, condamné en 2012 à 10 ans de prison pour avoir critiqué le régime despotique de Riyad.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES LA PRESSE

Raif Badawi a été condamné en 2012 à 10 ans de prison pour avoir critiqué le régime despotique de Riyad.

Sa femme et ses enfants ont ensuite trouvé refuge à Sherbrooke. La veillée a lieu semaine après semaines depuis janvier 2015.

Le Bloc demande depuis des années qu’on accorde la citoyenneté canadienne à M. Badawi pour qu’il ait ainsi accès aux services consulaires canadiens en vue d’un rapatriement.

« Ça donne des privilèges, des services, ça donne un poids politique à l’intervention, mais le gouvernement Trudeau semble trouver des intérêts autres dans sa relation avec l’Arabie saoudite et c’est assez honteux », a commenté M. Blanchet en mêlée de presse.

Une motion de la Chambre a déjà été adoptée à l’unanimité pour qu’on lui confère la citoyenneté, mais le gouvernement libéral « a inventé mille faux-fuyants », selon M. Blanchet.

Si les élus du prochain gouvernement ne le font pas, ils « vont se couvrir de honte lorsque Ensaf Haidar se lèvera en Chambre » pour demander qu’on lui attribue la citoyenneté et qu’on le rapatrie, dans l’éventualité où les électeurs de Sherbrooke l’élisent députée du Bloc au prochain scrutin.

Même si la peine de M. Badawi se termine en 2022, dans 25 semaines, il n’est pas au bout de ses ennuis. Car il est également interdit de quitter le territoire de l’Arabie saoudite pour 10 années supplémentaires.