Ce sont les moments forts qui marquent les débats électoraux et qui, bien souvent, sont un tournant dans une campagne. Quels ont été les passages les plus importants du deuxième débat des chefs, mercredi ? La Presse vous en propose une liste, en mots et en images.

« Je suis québécois », plaide Trudeau

« Je suis québécois, je suis fier d’être québécois, vous n’avez pas l’unanimité sur le Québec ! Vous ne m’accuserez pas de ne pas être québécois, M. Blanchet », a plaidé le chef libéral Justin Trudeau lors d’un vif échange avec le chef bloquiste Yves-François Blanchet. Ce dernier a répliqué après le débat « qu’on peut bien déchirer trois chemises en disant : “Je suis québécois” », mais que « c’est comme quelqu’un qui se fait ramasser et qui crie : “Je suis innocent !”. Ça ne prouve pas grand-chose ».

« Grand parleur, petit faiseur »

À un moment dans le débat, Jagmeet Singh a lancé à Justin Trudeau qu’il était un « grand parleur, petit faiseur », formule qu’il avait d’ailleurs aussi utilisée en 2019, dans un débat des chefs. Le chef du NPD a du même coup réitéré que le clan libéral avait de « belles paroles » qui ne se traduisaient pas pour autant par des actions concrètes.

Annamie Paul sur les garderies

Seule femme présente au débat, la cheffe du Parti vert du Canada, Annamie Paul, a lancé une flèche directe à tous ses rivaux masculins, lors du segment sur les garderies, en se demandant « si tous les hommes ici ont laissé une femme parler sur un enjeu qui impacte les femmes plus que les autres ». « S’il y avait plus de femmes qui représentaient les partis comme cheffes, je me demande si on aurait tardé » à avoir un système de garderies universelles, a-t-elle aussi laissé entendre.

« Scrapper » le programme de garderies

Le débat sur les garderies à 10 $ est aussi rapidement revenu dans les échanges. « On va aider toutes les familles québécoises immédiatement », a répété le chef conservateur Erin O’Toole, qui préfère un crédit d’impôt aux ententes qu’a signées le gouvernement Trudeau avec les provinces. « M. O’Toole ne comprend même pas le service de garderies au Québec qu’on a voulu utiliser pour s’en inspirer à travers le pays », a rétorqué Justin Trudeau. « Il n’envoie rien, il va retirer ces six milliards qui vont créer 37 000 places en garderies. Ce sont des familles québécoises qui attendent depuis des mois. Il veut scrapper ça », a-t-il insisté.

« Dépenses sans limites »

Erin O’Toole, de son côté, a eu fort à faire pour expliquer le cadre financier de son parti, qui a été dévoilé deux heures avant le débat. C’est du moins ce qu’a estimé Hélène Buzetti, journaliste et chroniqueuse des Coops de l’information. En réponse à sa question, le chef conservateur a alors semblé chercher des réponses, en promettant beaucoup d’investissements et de dépenses malgré un retour à l’équilibre budgétaire dans une décennie. « Nous allons créer un million d’emplois en un an », pour y arriver, a-t-il ajouté, rappelant l’une de ses promesses phares de la campagne.

Le pire du G7

L’environnement a été un enjeu important dans ce débat, un volet complet étant consacré à ce thème. « Même si on peut passer dans cette transition du jour au lendemain, ça se fait dans les années à venir », a alors dit M. Trudeau. La réplique du chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, n’a pas tardé. « Honnêtement, vous aviez six ans pour faire quelque chose. Et en six ans, vous avez le pire bilan du G7 », lui a-t-il répondu. Le Canada est en effet le seul pays du G7 où les émissions de GES ont augmenté dans les dernières années, passant de 723 mégatonnes en 2015 à 730 en 2019. M. Trudeau s’est engagé à réduire de 40 % ces émissions d’ici 2030.

« Le plus grand émetteur sans BAPE »

Comme la semaine dernière, Yves-François Blanchet a visé sans relâche les points faibles de ses adversaires, dont l’environnement, dans le cas d’Erin O’Toole. Ce dernier a rappelé au chef du Bloc ses états de service comme ministre de l’Environnement du Québec. « Vous avez approuvé le plus grand émetteur au Québec sans BAPE », lui a-t-il asséné, suscitant une réaction amusée de son rival.

« Pente nécessaire »

Questionné sur le rythme de la diminution des émissions de gaz et de pétrole par le chroniqueur de La Presse Paul Journet, Justin Trudeau a finalement répondu que les experts étaient en train d’étudier la question et qu’ils décideraient « de la pente nécessaire ». M. Trudeau a aussi assuré que depuis cinq ans, les « émissions [étaient] plafonnées » et qu’elles elles « [n’allaient] plus augmenter ».