(Toronto) Le Parti vert promet de rehausser les cibles de réduction des gaz à effet de serre, d’annuler tous les nouveaux projets de pipeline et d’exploration pétrolière, en plus de taxer davantage le carbone et de bannir la vente de tous les véhicules de passagers à essence.

C’est ce que révèle la plateforme électorale du parti environnementaliste publiée mardi. Contrairement à d’autres formations politiques, le parti d’Annamie Paul ne vise pas seulement la carboneutralité d’ici 2050 : il veut que le Canada ait déjà des « émissions nettes négatives – sous le zéro », à ce moment.

Les verts promettent aussi de mettre en place un programme de revenu de subsistance garanti, d’abolir les frais de scolarité de l’enseignement postsecondaire et d’instaurer une assurance médicaments et dentaire universelle.

La décriminalisation de la possession de drogue pour consommation personnelle, le retour du modèle de « subvention par vote » pour le financement des partis politiques et la réduction du nombre de personnes en détention provisoire sont d’autres engagements du parti.

Mais, comme l’indique son nom, le Parti vert a consacré une grande proportion de sa plateforme à l’environnement.

« Nous sommes en situation d’urgence climatique, mais en agissant sans plus tarder, le Canada a une occasion en or d’accélérer sa transition vers une économie carboneutre et de devenir un leader mondial dans les technologies propres et les énergies renouvelables », a déclaré la cheffe Annamie Paul dans un communiqué.

« C’est là que se trouvent les emplois de l’avenir et c’est ainsi que nous resterons compétitifs à l’échelle mondiale et que nous construirons un avenir durable et prospère. »

Les verts affirment qu’en plus de mettre fin à toutes les subventions aux combustibles fossiles et d’éliminer progressivement les opérations d’exploitation pétrolière et gazière existantes, ils remplaceraient chaque emploi du secteur des combustibles fossiles par un emploi de qualité dans l’économie verte.

Pour y arriver, le parti miserait sur une assurance salaire, ainsi que sur des plans de retraite anticipée et de rétention de la main-d’œuvre. Il voterait également des lois pour encourager les investissements dans des secteurs de l’économie verte, tout en créant des mesures dissuasives, comme l’augmentation des taxes sur les biens et services nuisibles à l’environnement.

À partir de 2022, les verts augmenteraient les taxes sur le carbone de 25 $ par tonne chaque année jusqu’en 2030.

Les verts veulent également que la totalité de l’électricité canadienne soit produite à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

Mme Paul a ajouté que même si le parti est reconnu pour ses positions sur l’environnement, ses propositions sur les enjeux sociaux ont aussi retenu l’attention pendant la pandémie.

« Pensons au besoin urgent d’un revenu de subsistance garanti, d’une réforme des soins de longue durée et d’un approvisionnement sûr pour lutter contre l’épidémie d’empoisonnement aux opioïdes ; malheureusement, la pandémie a prouvé leur valeur ces derniers mois.

« Nombre des évènements tragiques qui se sont déroulés dans les 18 derniers mois ont révélé des failles béantes dans notre société, a-t-elle ajouté. Des vulnérabilités qui, si elles ne sont pas comblées, nous laisseront dans une position dangereusement faible pour faire face aux immenses défis du 21e siècle. »

Dans le dossier de l’habitation et du logement, le Parti vert déclarerait une « urgence nationale face aux problèmes de logement abordable et d’itinérance », en plus d’affecter « de manière permanente » 1 % de la TPS au logement et aux autres infrastructures municipales.

Un moratoire sur les expulsions de domicile serait aussi en place jusqu’à la fin de la pandémie sous un gouvernement du Parti vert.

La plateforme promet également de faire beaucoup de travail sur la réconciliation, y compris la mise en œuvre des 94 « appels à l’action » de la Commission de vérité et de réconciliation. Elle présente aussi l’objectif de mettre fin à tous les avis concernant l’eau potable et l’ébullition de l’eau en investissant dans les infrastructures pour garantir l’accès à l’eau potable à tous les Canadiens.

Peu de promesses chiffrées ou de détails sur les coûts sont présentés dans la plateforme, mais le parti a indiqué que plus d’informations seront publiées ultérieurement.

« Le Parti vert travaille sur son cadre financier et sur ses stratégies pour concrétiser quand et comment seront mis en place les plus importants programmes présentés dans la plateforme », a précisé une porte-parole de la formation dans un communiqué.

« Nous publierons ces informations lorsque nos travaux seront complétés », a-t-elle ajouté.