(Ottawa) La plateforme conservatrice continue de promettre l’abolition du décret qui interdit 1500 modèles d’armes à feu. Le parti d’Erin O’Toole y a simplement ajouté une note en bas de page. « 1. Toutes les armes à feu actuellement interdites le resteront », pouvait-on lire mardi matin, dans la copie PDF téléchargée à partir du site du Parti conservateur du Canada.

Cette note n’explique pas de quelle manière l’interdiction demeurera en place, puisque quelques lignes plus haut, on lit encore : « Nous allons commencer par abolir le projet de loi C-71 et le décret de mai 2020 ».

Le Parti conservateur n’a pas offert d’explications lorsqu’approché pour commenter la contradiction de la page 96. Il n’a pas confirmé si C-71 et le décret de mai 2020 seront bel et bien abolis, et n’a pas indiqué, si c’est le cas, par quel mécanisme « les armes à feu actuellement interdites le resteront ».

Son chef, au point de presse de mardi avant-midi, n’a pas été plus clair.

C’est dimanche que M. O’Toole a effectué ce qui semblait être une volte-face au sujet du contrôle des armes à feu. Lundi, le chef conservateur ne disait pas jusqu’à quand il continuerait d’interdire les 1500 modèles d’armes, dont le fusil utilisé lors du massacre de Polytechnique, en 1989.

À chaque question qui revenait sur le sujet, au cours de son point de presse tenu dans son studio d’Ottawa lundi avant-midi, Erin O’Toole a offert la même réponse.

« On va maintenir les interdictions en place et avoir une revue transparente sur le système de classification », disait-il encore et encore.

Mardi avant-midi, il n’avait pas changé de décor ni de discours.

« Nous maintiendrons les restrictions en place sur les armes à feu et nous déclencherons une révision publique et transparente, pour sortir la politique des décisions liées à la sécurité publique », reprenait-il, à son point de presse du jour.

Toujours pas d’engagement, donc, au sujet de la durée du maintien de ces restrictions.

Lundi, toutefois, M. O’Toole avait semblé laisser entendre qu’il y aurait date de péremption sur sa nouvelle promesse en ajoutant un mot- « maintenant » -à sa déclaration répétitive.

« Ce à quoi je me suis engagé, c’est à laisser tout en place maintenant », a-t-il ainsi dit, à son point de presse de lundi.

Un de ses députés sortants et candidat en Colombie-Britannique, Rob Morrison, affirmait lundi que les interdictions sur ces armes seraient bel et bien levées, comme le dit encore le document que M. O’Toole tient en main à chaque apparition publique.

M. O’Toole, lui, a rappelé qu’il est le chef de son parti, lorsqu’on lui a cité la sortie de M. Morrison. Puis, il s’est dit « heureux », lundi, d’offrir aux électeurs « cette clarté » en ce qui concerne sa position sur les armes à feu.

« J’ai été très clair », a-t-il répété mardi.

« Son manque de clarté, c’est quelque chose qu’on voit de plus en plus en dessous de ses promesses », a attaqué Justin Trudeau, lors d’un passage à Montréal, mardi matin.

« Il est en train d’essayer de berner les Québécois, les Canadiens sur les armes à feu », a accusé le chef libéral.

Un éventuel ministre vacciné

Talonné par ses adversaires libéraux et par les médias au sujet de ses candidats non vaccinés contre la COVID-19, le chef conservateur, mardi, s’est engagé à nommer, s’il prenait le pouvoir, un ministre fédéral de la Santé qui soit vacciné.

« Oui », a-t-il simplement répondu au journaliste qui revenait sur la question.

Jusque là, Erin O’Toole s’était contenté de dire qu’il conseille à tous de se faire vacciner, qu’il respecte les choix personnels et que ses candidats non vaccinés se soumettent régulièrement à des tests rapides. Le parti et le chef n’ont jamais révélé le nombre de ces candidats conservateurs qui refuseraient le vaccin contre la COVID-19.

Tous les candidats bloquistes et néo-démocrates sont vaccinés, selon les dires de leurs chefs. Un seul candidat libéral n’a pas reçu le vaccin, pour « une exception médicale », a révélé Justin Trudeau, la semaine dernière.