Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a profité de la fête du Travail, lundi, pour réclamer une « réforme en profondeur » de l’assurance-emploi qui comprenait un accès « facilité » aux prestations pour les travailleurs autonomes. Il s’est aussi de nouveau attaqué à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE).

« On ne fera pas l’économie du constat qu’une réforme globale de l’assurance-emploi est nécessaire. Il y a des joueurs qui restent sur le banc quand vient le temps de bénéficier de prestations pour lesquelles ils ont payé. Et c’est d’emblée inacceptable », a martelé M. Blanchet lors d’une mêlée de presse tenue à Blainville, dans la couronne nord de Montréal, en avant-midi.

Parmi les demandes du Bloc, on compte « la fin du trou noir » financier pour les travailleurs saisonniers, soit la fin du délai de carence pour ces salariés, ainsi qu’un abaissement des seuils de qualification.

Le parti réitère aussi sa demande de faire passer de 15 à 50 semaines des prestations d’assurance-emploi pour les personnes malades, et réclame un « soutien adéquat » pour les jeunes mères qui perdent leur emploi à la fin d’un congé parental. C’est en résumé une série de demandes qui aligneraient le régime fédéral actuel sur des mesures qui existent déjà au Québec, dans le Code du travail.

Avant la pandémie, il y a seulement 40 % des travailleurs qui payaient la cotisation à l’assurance-emploi qui pouvaient y avoir accès. Juste ça, pour moi, ça commande une réforme majeure.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

M. Blanchet veut aussi revenir à la charge en déposant de nouveau un projet de loi pour « faire des caisses de retraite des créances prioritaires en cas de faillite d’une entreprise ». Ce projet de loi n’avait pu cheminer davantage en raison de la dissolution de la Chambre, lors du déclenchement des élections. « Essayez d’imaginer la détresse pour ces aînés, dont on a parlé souvent depuis le début de la pandémie, lorsque ton fonds de pension privé coule parce que l’entreprise ferme », a dit le chef à ce sujet.

Il veut aussi « mettre fin aux deux catégories de travailleurs » en interdisant formellement les briseurs de grève, une « pratique odieuse » qu’il accuse la loi fédérale « de tolérer aisément ».

Encore et toujours, la PCRE

Le député de Belœil-Chambly est aussi revenu lundi sur la Prestation canadienne de la relance économique, que son parti voit comme un « obstacle à un sain recours à la force de travail disponible » actuellement. Une suspension du programme « rétablirait » ce rapport de force, selon le chef du Bloc.

« La PCRE a été un substitut à l’assurance-emploi qui était totalement inadaptée à une crise comme la pandémie. Ça prend donc une réforme en profondeur de l’assurance-emploi et dans l’intervalle, la PCRE doit être suspendue, même si elle pourrait redevenir utile en cas de quatrième vague », a dit M. Blanchet.

Son parti reconnaît toutefois la nécessité de maintenir la PCRE dans le milieu des arts, de la culture, du tourisme et des secteurs « pour lesquels la relance tarde ». Pour le reste, toutefois, il faut la suspendre rapidement, soutiennent les bloquistes.

Cette proposition du Bloc est toutefois fortement remise en question par le Nouveau Parti démocratique, qui estime que les travailleurs qui choisissent la PCRE plutôt qu’un emploi le font en raison des mauvaises conditions de travail offertes par le recruteur.

Tunnel Québec-Lévis : « petites provocations », dit Blanchet

Attaqué par ses adversaires concernant son appui au mégaprojet de tunnel Québec-Lévis, le chef bloquiste Yves-François Blanchet n’y voit que des « petites provocations ». Le ministre libéral sortant de la région de Québec, Jean-Yves Duclos, a laissé entendre que la qualité de vie et la santé des gens de sa circonscription très patrimoniale seraient affectées par ce projet controversé. « Ce sont des gens qui se souviennent du traumatisme de la construction de bretelles d’autoroute dans leur quartier », dit-il dans une vidéo diffusée sur Facebook où on voit des quartiers centraux de Québec traversés par d’énormes structures de béton. « En 2021, on ne veut pas retourner en arrière. » En conférence de presse lundi, le chef bloquiste a invité M. Duclos à adresser ses récriminations au gouvernement Legault, dont c’est un engagement électoral. « J’ai assez peu de temps à accorder aux petites provocations des députés et des ministres libéraux, a-t-il dit. J’en reçois plein dans les réseaux sociaux. Il y a plus de petites provocations que de céréales dans un bol de céréales. »

La Presse Canadienne

Les « chances significatives » du Bloc

À deux semaines du scrutin, le Bloc québécois a des « chances significatives » d’obtenir plus que les 32 sièges raflés en 2019. C’est ce qu’a déclaré le chef bloquiste Yves François Blanchet lundi midi devant des militants. Il rencontrait une soixantaine de partisans, à son plus important rassemblement depuis le début de la campagne, dans un restaurant de Blainville.

« Ça ne nous appartient pas, il faut convaincre (les électeurs), on a des chances significatives de se réveiller, le 21 septembre au matin, encore plus de bonne humeur que le 20 octobre 2019, ça dépend de vous », a-t-il lancé, sous les acclamations.

Rappelons qu’aux élections de 2019, le Bloc était ressuscité de ses cendres en passant de 10 à 32 élus. En début de campagne, M. Blanchet avait fait savoir que son objectif était de remporter 40 sièges, en plus d’avoir désigné les circonscriptions adverses qu’il visait.

La Presse Canadienne