Le chef conservateur Erin O’Toole s’est engagé, lundi, à doubler l’Allocation canadienne pour les travailleurs « jusqu’à un maximum » de 2800 $ pour les travailleurs et de 5000 $ pour les familles. Ses contradictions sur les armes à feu ont toutefois continué de le hanter.

« Tous ces changements vont aider 3,5 millions de familles à payer leurs factures et à mettre de la nourriture sur la table. Pour tous ceux qui gagnent entre 12 000 $ et 28 000 $ par année, ça va représenter une augmentation de 1 $ par heure », a indiqué M. O’Toole lors d’une conférence depuis son studio d’Ottawa.

S’il est élu, son gouvernement promet de payer ces versements à raison de « quatre fois par année », sous la forme d’un « dépôt direct trimestriel », plutôt que comme un « remboursement d’impôt annuel ». « On va s’assurer que l’aide est là pour ceux et celles qui tentent de joindre les deux bouts, ce qui comprend les travailleurs à faible revenu, ceux qui gagnent le salaire minimum, et leurs familles », a dit M. O’Toole.

Ce dernier promet aussi de doubler le supplément pour invalidité, faisant passer ce dernier de 713 $ à 1500 $, ce qui « aidera près de 90 000 travailleurs handicapés », indiquent les conservateurs dans un communiqué paru lundi.

L’Allocation canadienne pour les travailleurs est disponible pour tous les travailleurs qui engendrent un revenu de travail, qui résident au Canada et qui paient de l’impôt sur leurs revenus tout au long de l’année. Elle exclut toutefois les étudiants à temps plein, sauf ceux qui vivent avec une personne à charge.

Toujours hanté par les armes à feu

Erin O’Toole a toutefois continué d’être hanté lundi par ses contradictions sur les armes à feu, que les libéraux utilisent abondamment pour l’attaquer depuis quelques jours. Dimanche, le chef conservateur a d’ailleurs fermement pris ses distances avec le programme de son parti, annonçant non seulement qu’il maintiendrait l’interdiction sur les fusils d’assaut, mais aussi qu’il n’abolirait pas le décret adopté en mai interdisant certains types d’armes à feu.

Dans leur plateforme, les conservateurs soutiennent vouloir abroger la loi resserrant le contrôle sur les armes à feu et le décret qui interdit plus de 1500 modèles d’armes d’assaut de style militaire. « Je réitère que nous allons maintenir en place toutes les restrictions qui sont en vigueur », a assuré le chef conservateur, lundi, en appelant de nouveau à « collaborer avec les services policiers » pour s’attaquer à la criminalité et aux gangs de rue dans les grandes métropoles, dont Montréal. Son parti veut lancer un processus visant à réviser la classification des divers types d’armes, disant vouloir « sortir la politique des enjeux [entourant] les armes ».

Le chef libéral, lui, s’en est pris à « l’intégrité » de son adversaire. « Ce n’est pas ça, de l’intégrité, de faire une promesse à l’un, mais de dire à d’autres que non, non, non, on ne va pas le faire finalement, surtout sur quelque chose d’aussi important que la sécurité des Canadiens », a lancé Justin Trudeau.

« Je pense que c’était une bonne décision, mais je veux aussi souligner comment M. Trudeau a aussi changé sa position. Il a promis d’avoir une interdiction complète pour ces armes d’assaut. Et ce qu’il a fait, ce n’est pas ce qu’il a promis de faire », a noté le néo-démocrate Jagmeet Singh, à Hamilton.

Yves-François Blanchet, pour sa part, estime qu’il faut vérifier « la sincérité » et « la crédibilité » des engagements. « J’espère que c’est fini, cette espèce de puérile compétition de changement de position quotidienne entre les libéraux et les conservateurs. S’il vous plaît, prenez la position qui assure la sécurité des gens », a réclamé le chef bloquiste, de passage à Blainville.

Avec La Presse Canadienne