Le chef libéral Justin Trudeau a répété vendredi qu’il avait toujours l’« intention » de mettre sur pied une preuve vaccinale fédérale qui serait « plus formelle » et « compatible avec le passeport canadien », réaffirmant toutefois que l’approche par provinces était à privilégier dans un premier temps.

« Oui, on a l’intention de poursuivre avec une certification vaccinale qui serait plus formelle, plus insérée et compatible avec le passeport canadien. Mais ça devient une priorité secondaire, puisqu’on a déjà quelque chose sur quoi on travaille avec les provinces, qui va avoir le même but et la même efficacité par intérim », a expliqué M. Trudeau lors d’une conférence de presse à Toronto, en fin de matinée.

Il réagissait ainsi à la position du néo-démocrate Jagmeet Singh, qui a rappelé jeudi lors du débat des chefs sa volonté de créer une preuve de vaccination « canadienne ». En réalité, des discussions entre le fédéral et les provinces ont lieu depuis le printemps pour la production d’une preuve de vaccination canadienne, qui permettrait aux citoyens canadiens de faire reconnaître leur preuve vaccinale plus facilement à l’étranger.

L’enjeu principal est qu’il existe certaines différences quant à la reconnaissance du statut vaccinal entre les provinces canadiennes. Si l’homologation des vaccins est faite par Santé Canada, les campagnes de vaccination sont toutefois de la responsabilité des provinces. L’une des différences entre le Québec et les autres provinces est le fait que les personnes qui ont eu la COVID-19 sont considérées comme adéquatement vaccinées au Québec après une seule dose de vaccin – ailleurs au pays, elles doivent recevoir deux doses.

Interrogé pour savoir s’il aurait agi autrement avec un peu de recul, M. Trudeau n’a exprimé aucun regret. « Quand plusieurs provinces ont dit qu’elles aimeraient créer leur certificat de vaccination, […] on s’est dit : excellent, faites ça, comme ça on n’aura pas à se préoccuper de la vie privée des gens. On n’aura pas à prendre cette information de vaccination. Et on va pouvoir ajouter une certification fédérale pour que dans les aéroports à l’international, ce soit un document provincial, mais suffisant. C’était la façon la plus simple et la plus rapide de le faire », a-t-il dit.

Qu’arrivera-t-il dans 18 mois ?

M. Trudeau a par ailleurs répété vendredi que la « durée de vie moyenne » d’un gouvernement minoritaire était d’environ 18 mois, refusant toutefois de dire clairement si, oui ou non, le pays serait replongé en élections dans un an et demi dans le cas d’un nouveau mandat libéral minoritaire. En soirée, jeudi, le chef libéral avait soutenu avoir mal compris l’animateur Pierre Bruneau, lors du débat de TVA, qui lui demandait si le pays allait être replongé en élections dans 18 mois si un autre gouvernement libéral minoritaire était élu.

Vers la fin du débat, le premier ministre sortant avait fait sourciller plus d’un électeur en déclarant qu’il pensait qu’« on se retrouverait peut-être dans 18 mois dans une autre élection » si ce scénario se réalisait. Il a été appelé à préciser sa pensée lors d’une conférence de presse après coup.

« Je ne veux pas tomber dans l’hypothétique », a-t-il répondu. « La réalité, c’est que la durée de vie moyenne d’un Parlement minoritaire au Canada, c’est de 18 mois. On est déjà dans le Parlement minoritaire le cinquième plus long de l’histoire du pays, mais quand M. Bruneau a parlé de 18 mois, j’ai compris qu’il parlait de la vie moyenne d’un Parlement minoritaire », a-t-il poursuivi.

Avec La Presse Canadienne