Attaqué durement par l’Assemblée des Premières Nations, le chef bloquiste Yves-François Blanchet reconnaît un « point de désaccord », mais s’engage à discuter avec le chef Ghislain Picard.

Dans le dossier linguistique, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a en effet dénoncé les « propos insensés » du Bloc québécois et les « positions rétrogrades » du gouvernement caquiste.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard

L’APNQL soutient que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault, le projet de loi 96, porte atteinte aux droits des Autochtones. Le chef Ghislain Picard en veut au Bloc qui demande aux autres partis fédéraux de s’engager à ne pas contester cette future loi sur le français langue officielle devant les tribunaux.

« Le projet de loi 96 […] est une attaque en règle contre les droits linguistiques constitutionnels des Premières Nations et le Bloc québécois agit en tant que porte-voix du gouvernement Legault et de ses positions rétrogrades envers les Premières Nations en endossant cette politique », s’insurge M. Picard.

« J’apprécie que Ghislain Picard exprime franchement les positions de l’APNQL […], ça m’a l’air d’être un coup de mécontentement significatif », a reconnu Yves-François Blanchet en mêlée de presse vendredi après-midi à Belœil, tout en minimisant la controverse.

« On est essentiellement encore d’accord, il y a un point de désaccord, qui n’est pas tellement le mien, mais je vais me faire un plaisir d’appeler Ghislain et on va en discuter comme on a l’habitude de le faire. Je n’ai pas la couenne sensible. »

Le chef bloquiste a tenu à rappeler qu’il appuyait la reconnaissance des droits linguistiques des peuples autochtones, la Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones, ainsi que la conclusion de traités pour remplacer la Loi sur les Indiens.

Il a par ailleurs soutenu que des discussions de nation à nation devaient avoir lieu entre le gouvernement du Québec et les peuples autochtones.

Rappelons que le projet de loi 96 du gouvernement Legault vise à moderniser la Charte de la langue française, aussi appelée Loi 101, adoptée en 1977 par le gouvernement Lévesque.

Le projet de loi élargit la francisation aux entreprises comptant entre 25 et 49 employés. Il évoque aussi le droit reconnu d’apprendre le français ainsi que le rôle d’exemplarité de l’État. Il prévoit également d’inscrire dans la constitution canadienne le fait que les Québécois forment une nation et que le français constitue la seule langue officielle du Québec et la langue commune de cette nation.