Quatre candidats ont participé au premier débat jeunesse des élections fédérales, qui se déroulait mardi à Montréal au Cinéma Impérial. La dette intergénérationnelle, l’environnement et l’accès au logement ont été au cœur de la soirée.

En pleine campagne électorale, ce débat organisé par Force Jeunesse a réuni le ministre sortant du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault du Parti libéral, Ève Péclet du Nouveau Parti démocratique, Steve Shanahan du Parti conservateur du Canada et Shophika Vaithyanathasarma du Bloc québécois. Il n’y avait pas de représentant du Parti vert du Canada.

Les 18-35 ans étaient présents pour en apprendre davantage sur les plateformes des différents partis et discuter d’enjeux tels que le logement et l’environnement. L’animateur du débat, Michel C. Auger, a ouvert la soirée avec la question de ce qui sera légué aux prochaines générations. À ce sujet, il a abordé notamment la dette, les infrastructures, ainsi que de l’environnement.

M. Guilbeault a d’abord affirmé qu’il était impossible d’aborder cette question sans parler de la pandémie. Ce dernier a avancé que son gouvernement avait pris les moyens nécessaires pour soutenir la population au niveau économique durant la crise sanitaire. « Si c’était à refaire, nous referions la même chose », a-t-il soutenu.

Le conservateur Steve Shanahan a critiqué les libéraux en soulevant la nécessité de couper la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) pour que les entreprises puissent trouver des travailleurs.

La bloquiste Shophika Vaithyanathasarmaa a poursuivi avec le sujet de la PCRE en affirmant que c’était « une immense dette » que la jeunesse devra payer. Cette dernière a toutefois soutenu que cette aide devait être maintenue dans certains secteurs, comme celui de la culture.

De son côté, la candidate néo-démocrate, Ève Péclet, a ensuite posé la question de comment financer les programmes sociaux. « Il faut aller chercher ces revenus-là avec une taxe de 1 % sur la richesse d’accumulée de plus de 10 millions de dollars », a-t-elle fait valoir.

Transports collectifs et oléoducs

Lors du débat, il a été question de l’environnement. À la question de suspendre les oléoducs, M. Guilbeault a dit qu’il s’était rallié au Parti libéral, car « c’est celui qui en a fait le plus » en environnement, selon lui. Il s’est adressé au NPD et au Bloc québécois, en faisant valoir que ces derniers n’avaient pas de chiffres à présenter au sujet des investissements en transport collectif.

Mme Péclet a dévié la question de M. Guilbeault en avançant que sous le règne libéral, de « 2016 à 2019, les émissions de gaz à effets de serre du Canada ont bondi de 3,3 % ».

Au sujet de l’augmentation des émissions de CO2, Steve Shanahan s’est insurgé en demandant « combien de plus vont-ils ajouter ».

De son côté, Mme Vaithyanathasarma a affirmé que le Bloc québécois était contre tout projet de transport de pétrole interprovincial.

Logements sociaux et flambée des loyers

Sur la question du logement, la candidate du NDP a affirmé qu’il fallait « que le gouvernement mette ses culottes » pour taxer la spéculation immobilière.

Cette dernière a qualifié la stratégie du logement des libéraux « d’échec total ». « De tout l’argent promis, même pas le tiers des sommes ont été dépensés », a-t-elle déploré, en soulignant des coupures dans le nombre d’unités de logements sociaux.

M. Guilbeault s’est défendu en disant qu’instaurer cette stratégie prenait du temps, puisque des ententes ont dû être conclues avec les provinces. « Lorsque nous avons réussi à nous entendre […], les fonds notamment pour les logements sociaux, notamment pour le logement communautaire, notamment pour la lutte à l’itinérance se sont manifestés », a-t-il souligné.

L’animateur Michel C. Auger a enchaîné avec la question de la flambée des loyers, qui touchent plus particulièrement les jeunes. « Les coopératives sont l’avenir du logement », a martelé la candidate du NPD.

M. Guilbeault a fait valoir que les coopératives et logements sociaux n’étaient pas la seule solution. « Nous voulons légiférer pour qu’il y ait plus de transparence sur les prix des loyers », a-t-il soutenu.

Le candidat conservateur a soutenu que les logements coûtaient cher parce qu’il n’y en avait pas assez. « Nous voulons nous assurer que ce soit plus abordable d’investir dans les logements à location », a-t-il affirmé.

Élections non désirées

Tout au long de la soirée, les candidats du NPD, du Bloc québécois et du Parti conservateur ont souligné que les élections n’étaient pas voulues pour plusieurs.