Le chef conservateur, Erin O’Toole, a réitéré mardi qu’il adopterait une approche « responsable » pour rééquilibrer le budget fédéral au cours de la prochaine décennie. Il refuse toutefois de dire quels programmes fédéraux il sacrifierait pour y arriver.

« Notre plan va contrôler les déficits, l’inflation et l’augmentation du coût de la vie. Quand la reprise économique sera bien en place, on va éliminer les mesures d’urgence de la pandémie », a soutenu M. O’Toole lors d’un point de presse tenu de son studio d’Ottawa, où il passe beaucoup de son temps depuis le début de la campagne.

Questionné pour savoir quels secteurs pourraient écoper dans la foulée de ce contrôle des dépenses, le chef des conservateurs s’est montré relativement évasif, en indiquant qu’il « aiderait les secteurs affectés » par la pandémie. « Nous allons faire croître l’économie afin que nous puissions retrouver l’équilibre de manière responsable et sans [coupes] », a-t-il simplement dit.

La reprise économique du plan conservateur suppose une croissance annuelle du PIB d’environ 3 %, un objectif atteint une seule fois depuis 2011.

« Ce qui est prudent dans une situation d’urgence est imprudent sans urgence. Pour Justin Trudeau et Jagmeet Singh, les dépenses des dernières années ne sont qu’un début. Pour les conservateurs, il faut les contrôler tout en maintenant les services essentiels dont nous avons besoin », a-t-il plus tard ajouté.

Dans un communiqué, le Parti conservateur a du même coup accusé Justin Trudeau et les libéraux d’ajouter « 424 millions de dollars de plus par jour » à la dette fédérale. « Quand on accumule autant de dettes, l’inflation augmente et le coût de la vie aussi, incluant l’essence et la nourriture », a dit M. O’Toole, qui craint qu’Ottawa mette ainsi en danger « les futures générations ».

« Les néo-démocrates et le Bloc n’ont aucun plan pour mettre un terme à ces déficits sans fin », a insisté le chef conservateur, en affirmant que « seuls les conservateurs ont un plan détaillé pour remettre les finances du Canada sur les rails ». Parmi les mesures ciblées, les conservateurs comptent notamment « investir dans des mesures de relance ciblées, comme les infrastructures, pour créer des emplois et améliorer la qualité de vie des Canadiens ».

Plus tôt dans la journée, Statistique Canada a publié des données indiquant que l’économie du pays avait connu son pire trimestre depuis le début de la pandémie, se contractant de 1,1 % entre avril et juin et chutant possiblement encore en juillet.

Un nouveau sondage suggère que le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique (NPD) ont le vent dans les voiles alors que s’amorce la deuxième moitié de la campagne électorale fédérale, tandis que le Parti libéral perd des appuis. Parmi les électeurs sondés par la firme Léger, en collaboration avec La Presse Canadienne, qui ont déjà fait leur choix pour le scrutin du 20 septembre, 34 % ont indiqué qu’ils appuieraient les conservateurs d’Erin O’Toole. Il s’agit d’une hausse de quatre points de pourcentage pour le parti par rapport au sondage du 16 août, soit au début de la campagne. Le NPD de Jagmeet Singh a aussi gagné quatre points de pourcentage dans les intentions de vote par rapport au début de la campagne. Le parti récolte 24 % des intentions dans le plus récent sondage.

Avec La Presse Canadienne