Les néo-démocrates continuent de s’attaquer aux « riches spéculateurs » dans le milieu du logement. Le chef Jagmeet Singh s’est engagé mardi à augmenter la portion taxable de leurs gains en capital de 50 % à 75 %. Objectif : les décourager d’acheter un logement abordable pour ensuite le rénover et le revendre plus cher.

« On veut faire face aux riches investisseurs qui n’utilisent le marché immobilier que pour gagner des profits. Et on peut le faire. On peut investir pour s’attaquer à la crise, pour redonner aux gens », a insisté M. Singh lors d’un point de presse à Coquitlam, en Colombie-Britannique.

Questionné pour savoir à qui s’appliquerait cette hausse de taxes, M. Singh a indiqué que sa mesure « n’inclut pas du tout les gens qui ont un chalet ou les gens qui sont des agriculteurs et des propriétaires agricoles, par exemple ».

Dans un communiqué, le parti a aussi précisé que « les familles qui vendent leur propriété, les petites entreprises et même les régimes d’épargne enregistrée, par exemple les REER, ne paieront pas davantage ou ne seront aucunement pénalisés par cette mesure ».

Il s’agit strictement d’atteindre les personnes qui ne vivent pas dans leur maison et qui l’utilisent pour gagner de l’argent.

Jagmeet Singh, chef du NPD

Bien au-delà des coûts du logement, le chef néo-démocrate a par ailleurs indiqué qu’il souhaite « également s’attaquer aux activités criminelles qui font augmenter le coût du logement, dont le blanchiment d’argent, notamment ». Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a aussi réitéré son engagement de construire 500 000 nouveaux logements abordables d’ici 10 ans.

À ses détracteurs, qui affirment que taxer davantage les propriétaires immobiliers risque de faire chuter l’économie, Jagmeet Singh répond qu’il y va « du type de croissance économique que nous voulons ». « Je ne pense pas que les gens veulent qu’une croissance économique soit tirée par de riches investisseurs qui veulent tirer profit de notre logement », a-t-il illustré.

« Justin Trudeau a refusé d’éliminer les échappatoires fiscales pour les gains en capital, même si cela nous coûte plusieurs milliards chaque année et que 88 % des bénéfices vont au 1 % les plus riches, a insisté M. Singh dans une déclaration. En mettant fin à ce cadeau aux ultra-riches, nous pouvons lutter contre la crise du logement. »

Le chef du NPD s’en est aussi pris au candidat libéral de Vancouver Granville, Taleeb Noormohamed, qui a vendu 42 propriétés depuis 2005 et empoché des millions de dollars, selon ce que des médias locaux ont révélé ces derniers jours. Pour M. Singh, même les candidats libéraux « font monter les prix de l’immobilier ».

Les libéraux ont proposé la semaine dernière une taxe « anti-flip immobilier » sur les immeubles résidentiels en exigeant que ces immeubles soient conservés pendant un minimum de 12 mois.

Avec La Presse Canadienne