(Montréal) Pour la prochaine élection fédérale, la FTQ ne suggérera pas à ses 600 000 membres pour quel parti voter, mais elle leur indiquera les idées intéressantes ou insatisfaisantes des partis politiques en présence.

« On ne prend pas position pour qui voter ; on prend position pour quoi voter », a résumé Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, en entrevue lundi.

La centrale syndicale fait parvenir ces jours-ci sa liste de revendications aux partis en présence et elle attend les réponses. Elle publiera par la suite un document avec les réponses reçues, qui seront par exemple illustrées sous forme de pouce en l’air ou de pouce en bas, selon son interprétation des réponses des partis politiques. Le document sera diffusé sur son site internet.

La FTQ invite également les chefs des principaux partis politiques à rencontrer les membres de son bureau de direction, du moins de façon virtuelle.

Régimes de retraite

Entre autres, la FTQ demande aux partis de s’engager à mieux protéger les régimes de retraite en cas de faillite d’une entreprise, afin d’éviter que d’autres travailleurs se retrouvent avec des rentes amputées de 25 % ou 30 %.

« On veut que le rang des travailleurs soit relevé, en termes de priorité, parmi les créanciers. Actuellement, tout le monde passe à la caisse avant eux » lors d’une faillite d’entreprise, a déploré M. Bolduc.

« On veut aussi qu’il y ait des dispositions pour empêcher les dirigeants de s’en mettre plein les poches, de se payer des bonus », alors que les travailleurs voient leur régime de retraite amputé.

Assurances emploi et médicaments

La FTQ revendique également plusieurs modifications à l’assurance-emploi, en matière d’accessibilité en nombre d’heures et de semaines de travail, ainsi qu’en matière de plafond de salaire assurable, par exemple.

Elle revient aussi à la charge avec la création d’une assurance médicaments qui soit entièrement publique et universelle, non pas hybride comme le régime du Québec. Et elle tient à ce que le Québec soit compensé par le fédéral, puisqu’il a déjà instauré son propre régime.

Relance économique

Pour se relever de la pandémie de la COVID-19, la FTQ veut une relance économique qui tienne compte des changements climatiques et d’une « transition juste », c’est-à-dire la nécessaire adaptation de l’économie et des emplois qui seront touchés.

« La pandémie donne l’occasion d’avoir une nouvelle approche, qui tient compte des changements climatiques. Il va falloir des emplois plus verts, moins polluants et ce n’est pas en entrant en austérité qu’on va y arriver », a résumé M. Bolduc.