Le chef du NPD Jagmeet Singh a réitéré lundi une promesse phare de son parti, soit de « faire payer leur juste part aux ultra-riches », en mettant fin aux paradis fiscaux et aux « échappatoires » pour les milliardaires, qu’il accuse Justin Trudeau d’entretenir.

« Plusieurs personnes ont peur pour l’avenir, parce qu’ils ont vu les anciens gouvernements libéraux et conservateurs qui, dans une crise économique, ont soit coupé l’aide aux gens, soit mis plus de pression sur les épaules des travailleurs. On est le seul parti avec une troisième option, c’est d’essayer de faire payer leur juste part aux ultra-riches », a martelé M. Singh, en face du Parlement canadien à Ottawa.

Sans chiffrer ses engagements, le néodémocrate a soutenu qu’il compte « renforcer » l’application de la loi en faisant en sorte, notamment, que l’Agence du revenu du Canada (ARC) applique de façon plus stricte les mesures existantes. « En faisant ça, en travaillant avec notre service public, on peut augmenter nos revenus de jusqu’à 25 milliards par année. C’est possible », a souligné M. Singh.

En 2019, deux rapports, de l’ARC et du directeur parlementaire du budget, ont révélé qu’Ottawa pourrait perdre annuellement jusqu’à 51 milliards en impôts non perçus à cause de l’évasion fiscale, illégale, et de l’évitement fiscal, légal. Des chiffres de l’ARC, au début de l’été, ont montré que les récents efforts de l’agence pour lutter contre l’évasion fiscale n’ont abouti à aucune poursuite ou condamnation.

Selon les néodémocrates, une plus grande taxation des ultras-riches servirait pourtant « à créer des emplois, offrir un meilleur financement des systèmes de santé public partout au pays, éliminer la dette étudiante et offrir de l’aide aux gens dans le besoin. »

Des plafonds suggérés

Le NPD a aussi précisé lundi, dans un communiqué, que son plan va prévoir « des mesures pour lutter contre les options d’achat d’actions injustes, des comptes rendus publics plus nombreux sur les impôts des sociétés et un renforcement de l’application de la loi grâce à un investissement de 100 millions de dollars dans le personnel et les ressources de l’Agence du revenu du Canada ».

Le parti souhaite en effet améliorer la transparence fiscale des sociétés et plafonner les gains sur options d’achat d’actions qui sont imposés à un taux inférieur.

Jagmeet Singh, lui, n’a pas manqué de souligner que durant « l’année précédant l’élection du Justin Trudeau au poste de premier ministre, les grandes entreprises canadiennes ont évité de payer près de 10 milliards de dollars en impôts ».

Rappelons que les libéraux s’engagent eux aussi à sévir contre les stratagèmes fiscaux illicites et à lancer d’ici 2025 un nouveau registre de propriété pour les sociétés à numéro. Les conservateurs promettent quant à eux de réformer l’ARC et de doter l’ombudsman des contribuables du pouvoir d’émettre des ordonnances.

Avec La Presse Canadienne