Après la forêt, le Bloc québécois s’attaque au dossier de l’aluminium. Son chef Yves-François Blanchet a réclamé vendredi la mise sur pied d’un fonds de 120 millions qui serait dédié à la transformation de ce matériau, estimant que la mesure créerait des milliers d’emplois.

« On a réalisé rapidement que l’aluminium n’était pas protégé dans la même mesure ni avec les mêmes mots que l’acier dans la nouvelle version du traité », a plaidé M. Blanchet vendredi matin, en parlant de l’ACEUM qu’Ottawa a renégocié dans son dernier mandat.

En insistant sur le fait que le Québec peut être « moins tributaire des traités commerciaux », il a affirmé que ce nouveau fonds aurait comme effet de réduire la dépendance du Québec à l’exportation et aux aléas du libre-échange, a déclaré M. Blanchet.

Selon lui, le projet permettrait aussi « de développer la deuxième et la troisième transformation de l’aluminium sur le territoire québécois ». Ultimement, le fonds, dit-il, serait réservé « à soutenir les entreprises et financer la recherche ».

Aux côtés du chef, le député de Jonquière Mario Simard a plaidé que les 120 millions supplémentaires engendreraient « un effet de levier qui ferait en sorte de générer 900 millions de dollars », ce qui suppose selon lui 2000 emplois directs et 3000 emplois indirects et induits pour l’industrie.

« On est les champions du monde au Saguenay–Lac-Saint-Jean de l’aluminium primaire. Maintenant, il faut mettre la pédale sur l’accélérateur pour la transformation de l’aluminium. Ce que le fonds voudrait faire, c’est justement ça, en améliorant la compétitivité des entreprises […] et de soutenir les transformateurs dans le défi qu’ils ont au niveau de la pénurie de main-d’œuvre », a-t-il réclamé.

Dans un communiqué, le parti a précisé que le fonds de 120 millions serait « composé de 60 millions provenant de la part du Québec des contre-tarifs perçus par Ottawa sur les produits américains de l’aluminium en 2018-2019, mais que le gouvernement Trudeau n’a jamais reversé à l’industrie québécoise de l’aluminium ».

La caravane du Bloc québécois passera la journée à Saguenay, avant de se rendre en soirée à Baie-Saint-Paul, dans la région de Charlevoix.

Jeudi, les bloquistes avaient dit vouloir remettre la forêt québécoise, un de leurs chevaux de bataille, « à l’avant-plan » de la campagne fédérale en présentant de demandes au prochain gouvernement, dont la renégociation de l’accord sur le bois d’œuvre avec l’administration Biden, aux États-Unis.

Avec La Presse Canadienne