(Mississauga) Le premier ministre du Québec, François Legault, se « trompe » s’il pense que le chef conservateur Erin O’Toole respectera l’entente de 6 milliards sur cinq ans pour créer des places en garderies, avertit le chef libéral Justin Trudeau.

M. Trudeau répondait à M. Legault qui, la veille, disait qu’il s’attendait à ce que le gouvernement fédéral élu le 20 septembre prochain, quel qu’il soit, respecte cette entente. Or, les conservateurs ont promis de plutôt remplacer le système national de garderies par un crédit d’impôt offert aux parents à revenu modeste.

« C’est écrit noir sur blanc dans sa plateforme conservatrice qu’il ne va pas poursuivre ce plan pour créer des places en garderies », a plaidé M. Trudeau en marge de son annonce en banlieue de Toronto, vendredi.

M. Legault dévoilait sa liste de demandes aux différents partis fédéraux qui font campagne, jeudi. Le premier ministre du Québec n’a pas hésité à dépeindre le Parti libéral du Canada comme un parti « centralisateur », prêt à s’ingérer dans les compétences des provinces en santé, notamment. M. Trudeau n’a pas voulu répondre directement aux critiques, vendredi.

« Je pense que les Québécois ont vu à quel point le gouvernement fédéral était là pour eux directement et était là aussi en partenariat avec les provinces. On a passé à travers de cette pandémie parce que le gouvernement fédéral a investi des milliards de dollars pour aider les provinces à passer à travers cette crise sanitaire », a soutenu le chef libéral.

« Nous allons être là pour les Québécois, nous allons continuer d’être là pour tout le monde. On ne va pas s’entendre sur tout avec M. Legault, mais nous allons pouvoir continuer de démontrer qu’on travaille ensemble en partenaires pour livrer concrètement ce dont les Québécois et tous les Canadiens ont besoin », a-t-il réitéré.

Entorse aux règles ?

Comme c’est le cas depuis le début de la campagne, le chef libéral attire les foules. Même si la plupart des évènements sont dehors, la distanciation sociale est rarement respectée alors que M. Trudeau multiplie les accolades et les égoportraits.

Vendredi, les passants s’entassaient autour du chef libéral alors qu’il était de passage dans le stationnement d’un centre commercial à ciel ouvert en banlieue de Toronto. M. Trudeau a même donné un câlin de plusieurs secondes à un homme dont le fils a été tué dans la tragédie du vol PS752 d’Ukraine International Airlines.

S’exprimant après coup aux journalistes, Merzhad Zarei n’a pas semblé préoccupé par le câlin qu’il a reçu. Il a soutenu que M. Trudeau semblait sincère dans sa volonté d’aller au fond du dossier du vol PS752 et obtenir justice pour son fils Arad.

Plus tôt en journée, le manque de distanciation sociale a été constaté dans une pâtisserie syrienne, à Mississauga, où s’entassaient politiciens, journalistes et employés du commerce. Un journaliste a fait remarquer qu’il y avait bien plus que 25 personnes, soit la limite en Ontario pour les rassemblements intérieurs.

M. Trudeau a répété qu’il s’efforçait toujours de suivre les règles locales.