L’ancienne députée Ruth Ellen Brosseau a confirmé vendredi ce que laissaient entendre plusieurs rumeurs depuis quelques semaines : elle sera candidate pour les néo-démocrates dans Berthier–Maskinongé, pour tenter de reprendre le siège qu’elle a occupé de 2011 à 2019.

« Je vais être la candidate NPD dans Berthier–Maskinongé pour l’élection du 20 septembre prochain », a confirmé la femme de 37 ans lors d’une mêlée de presse devant la ferme Le Rieur Sanglier, à laquelle elle se consacre depuis sa défaite contre les bloquistes, il y a deux ans. Elle a soutenu avoir envie de « faire de la politique autrement », disant vouloir « retourner à Ottawa pour [se] battre pour [ses concitoyens] », malgré le fait que cette élection n’était « pas souhaitée et pas attendue ».

« Depuis deux ans, j’ai eu la chance encore davantage de prendre mes racines dans le comté, surtout à Yamachiche, à la ferme. J’ai la chance de travailler avec mon conjoint et de développer un projet d’achat local qu’est Panier Mauricie, qui va de la ferme à l’assiette. L’achat local, pour moi, c’est hyper important », a-t-elle expliqué aux médias, en citant aussi l’accès des citoyens à l’internet haute vitesse comme un enjeu important dans la région.

Consciente qu’elle commence la course avec du retard, Mme Brosseau dit avoir l’intention de mener une « campagne de terrain ». « J’ai le sang orange qui coule dans mes veines », a-t-elle glissé, en expliquant qu’elle ne s’était pas présentée avant « pour une question de timing » et parce qu’elle avait d’« autres engagements ». D’autres partis l’ont d’ailleurs approchée, a-t-elle révélé.

Ce n’était jamais une question de pourquoi, c’était une question de quand. Il a fallu que je m’assoie avec ma famille.

Ruth Ellen Brosseau, candidate du NPD dans Berthier–Maskinongé

Les rumeurs de l’éventuel retour en politique de Ruth Ellen Brosseau circulaient en coulisse à Ottawa depuis quelques semaines déjà, depuis que la jeune femme avait été approchée par le parti et était en réflexion. Élue en 2011 dans la circonscription de Berthier–Maskinongé à la faveur de la vague orange, Mme Brosseau avait par la suite obtenu la confiance de ses commettants pour un deuxième mandat, en 2015. Mais à l’élection d’octobre 2019, elle a encaissé une défaite aux mains du bloquiste Yves Perron. Ce dernier brigue d’ailleurs un nouveau mandat.

Un fief à reprendre

Située entre la couronne nord de Montréal et Trois-Rivières, la circonscription de Berthier–Maskinongé pourrait être un pilier pour les néo-démocrates, qui souhaitent obtenir au moins un député en plus au Québec. Pour l’heure, le député de Rosemont, Alexandre Boulerice, est le seul élu du parti dans la province.

« En général, on veut montrer aux Québécois qu’on est là pour eux, comment on peut oser ensemble et bâtir une meilleure société », a indiqué vendredi le chef du NPD, Jagmeet Singh, lors d’un point de presse. Il dit avoir « beaucoup d’espoir » pour le Québec, qui « mérite un gouvernement qui va [être à la hauteur des attentes] avec des actions concrètes ».

Chez les libéraux, c’est Alexandre Bellemare, administrateur agréé, qui se présente comme candidat dans la circonscription. Dans le camp conservateur, on a recruté un retraité, Léo Soulières.

D’après les plus récentes projections de l’outil 338Canada – un agrégateur de sondages nationaux sur les intentions de vote –, le Bloc québécois et Yves Perron conservent jusqu’ici près de 40 % des intentions de vote en vue du vote, le 20 septembre prochain. Le NPD récolte plus de 23 % des intentions de vote, à un peu plus de trois semaines du scrutin.