La cheffe du Parti vert, Annamie Paul, a vivement condamné, de manière voilée et en anglais seulement, la loi québécoise sur la laïcité à sa sortie d’une mosquée, vendredi, à Toronto.

Mme Paul n’a pas nommé la loi 21, mais a déclaré que « toute loi qui dit qu’une femme devrait avoir honte de son choix de porter un hijab et qu’il y a n’importe quel emploi qu’elle ne peut occuper et qu’elle ne devrait pas occuper parce qu’elle porte un hijab est tout simplement mauvaise [wrong]. Cela viole nos droits fondamentaux. Cela viole les droits universels. Cela viole notre charte et c’est une perte pour chacun d’entre nous ».

Aucune autre loi que la loi québécoise sur la laïcité n’a cette portée au Canada.

En français, Annamie Paul s’est contentée d’une déclaration plus générique, affirmant qu’« il faut s’assurer que nos lois, que nos politiques, sont des politiques qui créent la cohésion sociale, qui renforcent notre rassemblement, qui renforcent notre démocratie et qui protègent les droits des minorités ».

Lors de son point de presse quotidien, Mme Paul a introduit son plaidoyer en expliquant qu’elle avait grandi « avec plusieurs filles musulmanes et [a eu et a] toujours plusieurs amies musulmanes, dont plusieurs portent un hijab ».

« Le hijab n’a jamais été un symbole de soumission et les femmes que j’ai connues et qui ont choisi en tant qu’adultes de porter le hijab même lorsque leurs mères ne le portaient pas, c’étaient des féministes. C’étaient des femmes qui portaient le hijab comme un signe de foi et un signe de force. De le voir d’une autre façon est problématique dans un pays aussi diversifié que le nôtre », a-t-elle poursuivi.

Elle a également fait valoir qu’un enfant qui « ne peut s’asseoir dans une classe avec les meilleures enseignantes parce que cette enseignante pourrait porter un hijab, votre enfant est perdant, comme mon enfant aurait été perdant parce que sa première enseignante, lorsqu’il est allé à l’école à Toronto, dans une école publique, était une femme qui portait un hijab et c’est une des meilleures enseignantes qu’il ait jamais eues. »