Les néo-démocrates se sont engagés vendredi à mettre sur pied une « Banque canadienne du climat » qui permettrait de financer des projets locaux et nationaux consacrés à la lutte pour faire face à l’urgence climatique. L’objectif du parti est d’y transférer tous les fonds « qui dorment » dans la Banque de l’infrastructure du Canada.

« Notre plan, c’est vraiment que la totalité de l’argent dont dispose la Banque de l’infrastructure, soit environ 38 milliards, soit transférée. Ça nous servirait comme fonds de départ à cette banque climatique », explique à La Presse le chef adjoint du NPD et député de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice.

Ce dernier affirme que les fonds serviraient à financer tant des projets « à échelle de quartier » que des projets de plus grande envergure. « Dans Rosemont, par exemple, on a un groupe de citoyens qui essaient d’avoir un système de chauffage par géothermie dans une ruelle. Ils sont appuyés par l’arrondissement, mais c’est difficile de faire le bouclage financier. C’est le genre de projet que la Banque pourrait appuyer », dit-il.

Au niveau national, l’initiative fournirait aussi des ressources à des grand projets, assure le néo-démocrate. « Je pense à des entreprises comme Enerkem et son centre de biocarburants à Varennes. Dans ce cas-ci, le montage financier est fait, mais on pourrait en financer plusieurs autres. »

M. Boulerice cite aussi comme exemples la Cathédrale verte, un projet similaire qui visait à transformer l’incinérateur des Carrières en un centre de traitement des déchets écologique. Le dossier a toutefois été mis sur pause par manque de fonds et d’ententes avec le politique, il y a quelques années.

Quant à ce que deviendrait la Banque de l’infrastructure, M. Boulerice se fait plus prudent.

On ne la supprimerait pas totalement, mais on changerait probablement son mandat. En ce moment, cette organisation répond aux besoins des investisseurs et ses actionnaires, pas à la population.

Alexandre Boulerice

Avec des candidats locaux, M. Boulerice s’est rendu vendredi devant les bureaux de Justin Trudeau, à Montréal, afin de lui « apporter un arbre ».

L’opération avait surtout pour but de dénoncer l’« inaction » du gouvernement, qui avait promis en 2019 de planter deux milliards d’arbres d’ici 2030. Au début du mois de juin, La Presse rapportait toutefois qu’à peine 30 millions d’arbres seraient plantés cette année, soit 1,5 % du total visé.

« Ce dossier-là, c’est le symbole de l’échec du gouvernement Trudeau en matière de crise climatique. Les libéraux ne sont simplement pas sérieux. Ils ont même subventionné davantage les pétrolières que les conservateurs. Bref, leur politique est incohérente avec leurs paroles », accuse M. Boulerice.