(Coquitlam) Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) révélant que le réchauffement planétaire s’accélère a poussé le Nouveau Parti démocratique (NPD) à modifier le volet environnemental de sa plateforme électorale, a annoncé mardi le chef Jagmeet Singh.

Sans donner de précisions au sujet des modifications apportées au programme de son parti, Jagmeet Singh a qualifié les prévisions du GIEC de désastreuses.

« On sait que Justin Trudeau a mis un prix sur la pollution, mais il en a exempté les plus grands pollueurs, ce qui n’est pas vraiment logique », a déclaré M. Singh en entrevue.

« Alors, on veut s’assurer d’inclure les grands pollueurs et de combattre la crise climatique en créant des emplois qui contribuent à réduire les émissions (de gaz à effet de serre) », a-t-il poursuivi.

Le chef néo-démocrate a partagé son expérience lors d’une récente visite dans la région de la Colombie-Britannique la plus durement touchée par les incendies de forêt.

« Pendant quatre jours, on n’a pas vu le ciel. On ne pouvait pas voir le soleil, il n’y avait qu’un point rouge en l’air », a décrit celui qui brigue à nouveau les suffrages dans la circonscription de Burnaby-Sud.

Et si la Colombie-Britannique est particulièrement affectée par les incendies de forêt cet été, Jagmeet Singh note que des incendies semblables se multiplient partout au pays et qu’ils permettent de voir de quelle manière les changements climatiques peuvent avoir un impact direct sur la vie des gens.

L’un des facteurs qui ont le plus de poids dans l’accélération du réchauffement climatique, selon les experts, c’est la combustion des énergies fossiles et une forte opposition se fait entendre contre le projet d’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain dans la circonscription voisine de celle de M. Singh.

Lui-même a pris position contre le projet alors que le gouvernement libéral a plutôt choisi de plonger en achetant le pipeline.

« On va utiliser tous les moyens possibles pour montrer aux gens qu’il existe une meilleure voie, qu’on n’a pas à s’accrocher à des décisions prises dans le passé », a soutenu le chef du NPD.

Il se dit confiant qu’il existe un moyen de lutter contre la crise climatique en s’attaquant aux grands pollueurs et avec un plan de création d’emplois qui réduisent les émissions de GES.

Locales plutôt que multinationales

Plus tôt dans la journée, le chef du Nouveau Parti démocratique a promis de distribuer des subventions fédérales aux entreprises locales plutôt qu’aux multinationales, s’il prend le pouvoir. Cependant, il est avare sur les détails.

En campagne en Colombie-Britannique, mardi, Jagmeet Singh a convoqué la presse dans une usine de textiles.

« Les gouvernements libéraux et conservateurs depuis des années ont laissé le secteur de la fabrication […] quitter le Canada », a-t-il accusé.

« Un gouvernement néo-démocrate investira dans les compagnies locales pour qu’on puisse produire l’équipement de protection et les autres équipements dans notre pays », a-t-il promis, revenant sur la pénurie de masques et autres équipements de protection du début de la pandémie de COVID-19, l’an dernier.

L’usine où il tenait son point de presse, d’ailleurs, a été la première entreprise canadienne à fabriquer des masques N95, selon le communiqué publié par le parti.

Rien dans le discours du chef, dans ses réponses aux journalistes ou dans le communiqué n’a offert de chiffres pour accompagner ses intentions.

« Vraiment, c’est une question de volonté. Nous voyons souvent en politique que si vous voulez que quelque chose se fasse, ça se fait […] et ma volonté est d’investir dans les compagnies locales », a-t-il simplement offert.