(Québec) Aucune des demandes légitimes formulées par le Québec aux chefs de partis fédéraux lors du dernier scrutin, en 2019, n’a eu de suite, déplore le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon.

En entrevue téléphonique lundi, il rappelle que le premier ministre François Legault avait expédié une lettre aux différents chefs de parti, dont le premier ministre Justin Trudeau, le 17 septembre 2019, en vue d’énumérer les demandes du Québec et ses attentes envers le futur gouvernement fédéral.

Or, toutes ces demandes ont été systématiquement « ignorées » par Ottawa, selon le chef péquiste.

La lettre visait au total sept enjeux, soit l’accroissement des pouvoirs en immigration, le respect de la loi 21 sur la laïcité, l’application de la loi 101 aux entreprises de charte fédérale installées au Québec, l’adoption d’une déclaration de revenus unique administrée par Québec, l’encadrement du pouvoir fédéral de dépenser, la hausse substantielle des transferts en santé et l’accroissement des responsabilités du Québec en matière de contrôle des changements climatiques.

Deux ans plus tard, rien n’a vraiment bougé, note M. St-Pierre Plamondon.

« C’est un bilan pour Justin Trudeau et, par la bande, c’est également un bilan qu’on doit faire de comment les demandes du gouvernement du Québec, l’engagement de la CAQ de faire des gains dans le Canada, comment cela a été traité et quels sont les résultats ? », a commenté le chef péquiste.

Dans ce contexte, il dit craindre que M. Legault « abdique » et soit tenté de « passer sous silence le fait que les demandes légitimes du Québec ont été toutes et chacune refusées par Justin Trudeau ».

Car l’absence de résultats tangibles place le premier ministre François Legault devant un dilemme, selon lui. De deux choses, l’une : soit il garde un profil bas pour ne pas étaler au grand jour l’échec de sa stratégie et les « refus successifs » essuyés depuis deux ans, soit il choisit d’aller « au bout du raisonnement », durcissant le ton, en envisageant l’indépendance du Québec pour obtenir les pouvoirs réclamés.