On ne les y reprendra pas en 2021. Après s’être fait taxer d’hypocrites climatiques pour avoir nolisé deux avions afin de sillonner le pays lors de la dernière campagne, les libéraux ont cette fois opté pour un seul appareil, a appris La Presse.

Il y aura seulement un avion de campagne qui avalera les kilomètres dans les prochaines semaines – celui avec à son bord le premier ministre Justin Trudeau, son entourage ainsi que les journalistes qui suivent la tournée libérale.

Le contexte pandémique n’est pas étranger à cette décision de ne pas investir dans un deuxième avion, a indiqué une source libérale, dimanche : « De grands évènements, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, on n’en fera pas vraiment ».

Justin Trudeau s’était retrouvé sur la défensive en plein débat des chefs, sur le plateau de TVA, en 2019, quand son rival conservateur, Andrew Scheer, avait révélé l’existence de cet avion de soutien. « Vous êtes un faux écolo », avait-il pesté en sortant ce lapin de son chapeau.

Sur la sellette, il avait expliqué le lendemain que le deuxième avion servait à transporter ressources humaines et matérielles permettant à son équipe de préparer à l’avance plus d’évènements d’envergure aux quatre coins du pays.

« Nous ne pensons pas avoir besoin d’équipements aussi volumineux qu’en 2019. Mais au besoin, nous ferons appel à des entreprises locales et travaillerons de concert avec elles », a souligné la source libérale qui s’est exprimée sous le couvert de l’anonymat, en attendant que le Parti libéral ne confirme le tout.

Anecdotique, selon le NPD

Le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice, a accueilli la nouvelle avec un haussement d’épaules : « Ce n’est pas comme si les libéraux coupaient les milliards en subventions annuelles aux pétrolières. On est plus dans l’anecdote ».

Mais « pour une fois, ils semblent avoir appris de leurs erreurs », laisse-t-il tomber.

Au Parti conservateur, le porte-parole Axel Rioux a déclaré dimanche que « le bilan du gouvernement libéral concernant les changements climatiques est un échec total », et que les libéraux « ont raté leurs cibles de réduction des GES et sont très loin d’atteindre leur cible de planter 2 milliards d’arbres ».

Le Bloc québécois n’avait pas encore réagi au moment de publier ces lignes, dimanche, vers 22 h.

Avec la collaboration de Joël-Denis Bellavance, La Presse