(Windsor) Au 34e jour de la campagne électorale fédérale, lundi, le chef libéral a accordé un peu plus d’attention à sa gauche qu’à sa droite.

À son premier arrêt de la journée à Windsor, en Ontario, Justin Trudeau a tenté de convaincre les électeurs qu’un vote pour les néo-démocrates ou les bloquistes ne réussirait pas à empêcher les conservateurs de mettre en œuvre un plan d’austérité.

M. Trudeau a rappelé, une fois de plus, l’ancien gouvernement conservateur.

« J’étais là, a-t-il dit, pendant presque 10 ans de gouvernement Harper qui, malgré toute la lutte féroce de l’opposition, a continué à couper. » Le chef libéral venait de dresser une liste : la culture, les infrastructures, les anciens combattants, la lutte contre les changements climatiques, la place du Canada dans le monde. Tout ça, selon lui, à cause de l’austérité conservatrice passée qui risque de revenir si les conservateurs reprennent le pouvoir.

M. Trudeau a esquivé toutes les questions sur un possible gouvernement de coalition réunissant libéraux et néo-démocrates.

« Nous travaillons fort pour élire un gouvernement progressiste », a-t-il répété à plusieurs reprises alors que les journalistes lui soumettaient la même question en plusieurs versions.

Dans cette région du sud de l’Ontario qui a l’habitude de voter pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) et qui dépend beaucoup de l’industrie automobile, M. Trudeau a mis le nouvel accord de libre-échange nord-américain dans la balance.

« Le NPD a annoncé qu’ils allaient rouvrir, renégocier, et donc mettre de côté cet accord qu’on a signé avec tant de peine avec Donald Trump. Ce n’est pas de cette instabilité-là que nos travailleurs, nos familles ont besoin », a-t-il affirmé.

Scène internationale

Par ailleurs, invité à mettre son chapeau de premier ministre pour deux questions de journalistes, Justin Trudeau a refusé de commenter la situation en Catalogne.

« C’est une affaire interne espagnole, et je n’aurai pas de commentaires à faire », a-t-il déclaré.

Il n’a toutefois pas hésité à parler de ce que subissent les Kurdes dans le nord de la Syrie.

« Nous condamnons fortement l’incursion de la Turquie en Syrie. Nous sommes, comme nos alliés et partenaires à l’international, extrêmement préoccupés par cette situation. On est en communication avec les différents gouvernements sur cet enjeu-là, mais je n’ai pas parlé directement à d’autres chefs d’État depuis que la campagne électorale a été lancée », a-t-il précisé.

Justin Trudeau passait la journée de lundi dans le sud de l’Ontario. Après Windsor, il s’est arrêté à London, le temps de dire quelques mots à des militants regroupés à l’extérieur.

PHOTO STEPHANE MAHE, REUTERS

Justin Trudeau a pris quelques photos lors de son passage à Tilbury.

« Nous avons besoin d’un gouvernement progressiste, pas d’une opposition progressiste », a-t-il offert à leurs applaudissements.

Trudeau se félicite du nouvel ALENA

En campagne dans le cœur du secteur manufacturier en Ontario, y compris dans trois circonscriptions détenues depuis longtemps par les néo-démocrates, M. Trudeau a vanté la mission de sauvetage par son gouvernement du nouvel ALENA comme une victoire cruciale pour le Canada, que ses rivaux abandonneraient si l’occasion se présentait.

À Hamilton-Centre, M. Trudeau a décrit les néo-démocrates comme des opposants au nouvel accord de libre-échange nord-américain, qu’ils élimineraient s’ils étaient élus.

« (À) un moment où nous avons enfin conclu notre plus important accord commercial avec notre voisin le plus proche, le NPD veut revenir à la table de négociations avec Donald Trump, veut mettre de côté un ALENA qui protège les travailleurs, protège les emplois aux quatre coins du pays », a déclaré M. Trudeau.

Plus tôt lundi, le chef du NPD, Jagmeet Singh, avait accusé M. Trudeau d’avoir menti sur la position du NPD concernant le nouvel ALENA.

« Ce que nous demandons, c’est ceci : les protections en place ne sont pas exécutoires et cela signifie que nos travailleurs canadiens ne sont pas protégés », a affirmé M. Singh à Vancouver.